Culture

Débat sur le business de la culture au Maroc

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Qui gère la culture dans le privé ? C’est la question à laquelle a répondu l’étude réalisée par le Cesem, centre de recherche de l’école HEM. Publiée dans son intégralité dans la revue Economia n°8, cette étude a été présentée synthétiquement mardi 6 avril à Casablanca en présence d’un parterre de professionnels et d’acteurs du domaine de la culture. Et elle a fait vivement réagir ces derniers et soulevé aux près d’eux diverses problématiques. Et parmi les personnalités sollicitées à intervenir lors de cette rencontre, on cite Leïla Chaouni directrice des éditions Le Fenec, Hicham Bahou Co-fondateur du L’boulevard et Abdeslam Ababou directeur de Platinum music. Menée auprès de 164 entreprises du domaine culturel notamment dans les secteurs du livre, de la musique, de cinéma et de l’audiovisuel, du spectacle et de la diffusion d’événement culturelle, cette recherche qui se veut scientifique se présente comme une description de l’économie de la culture au Maroc et des hommes qui la font. La première partie de cette rencontre avait pour objet de montrer si la dynamique culturelle, que connaît le Maroc ces derniers temps, laisse envisager une réelle économie de la culture. Ceci en explorant les diverses composantes de cette économie (cadre juridique, consommation, infrastructure, formation, distribution, communication, financement, création…) qui met au centre le produit culturel. Après avoir dressé la perspective historique et le contexte politique, cette première partie s’est conclue par un constat qui penche plus vers l’existence d’une économie de l’événementiel culturel, que vers une véritable économie structurée de la culture. La deuxième partie de cette rencontre a présenté des chiffres sur le entreprises culturelles. Il en ressort que ce secteur se caractérise par une très faible structuration avec principalement des entreprises de petite taille pour des chiffres d’affaires encore modestes. 96% des entreprises ont moins de 50 salariés et 37% génèrent moins de 700.000 DH par an de chiffre d’affaires et 20% des entreprises ont un chiffre d’affaires supérieur à 2 millions DH par an. Ces entreprises, installées deux fois sur trois dans l’axe Casa-Rabat, ont une moyenne d’âge de 16ans, mais avec notamment une accélération du nombre des créations d’entreprises depuis 2000. De même, c’est la SART qui est la forme juridique plébiscitée avec 73% des entreprises, suivie mais de très loin par les associations avec 17,5%. Ces entreprises se déclarent à 91 % autonome vis-à-vis de L’état. Concernant le profil de l’entrepreneur culturel, cette étude relève qu’il s’agit à 81% d’un homme relativement jeune et hautement qualifié. Par ailleurs, toujours selon l’étude même si le secteur culturel semble en voie de professionnalisation, les entrepreneurs culturels considèrent qu’ils sont dans un domaine très risqué. A l’issue de la présentation de cette étude, Leïla Chaouni a confié que son principal souci «est de trouver la relève qualifiée pour diriger sa maison d’édition. Abdeslam Ababou pour sa part, a souligné le manque d’application des lois pour structurer et assainir l’environnement économique culturel. Hicham Bahou quant à lui a mis en évidence le fait que professionnalisation ne rime pas forcément avec entreprise et appât de gain.

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