Culture

Mohamed El Baz ou l’oeuvre révélatrice

© D.R

Mohamed El Baz est un artiste qui pousse les limites du plastique jusqu’à bouleverser la logique. Il est artiste et l’assume. Ainsi, la galerie d’art l’Atelier 21 abrite jusqu’au 2 mai son exposition intitulée «l’Atelier au cactus». Cela déroute. Quel est le rapport possible entre un atelier et un cactus ? Deux éléments apparemment opposés que l’artiste a choisi d’unir sous la bénédiction de sa bonne volonté. Tout a commencé  au Chellah. Parti prendre des photos pour un ami plasticien, il se retrouve envoûté et aspiré par une petite demeure vétuste. Son état de délabrement l’avait convertie en toilettes pour les clochards du coin. Mais l’œil averti de l’artiste a repéré et l’âme créatrice avait déjà imaginé. De retour, il ne pouvait pas s’empêcher de partager avec son ami sa découverte. Quand ce dernier lui annonce que c’était un ancien atelier du grand artiste-peintre Jilali Gharbaoui, Mohamed El Baz est tout de suite revenu visiter les lieux depuis l’objectif de son appareil photo. Il a tout pris, tout était bon, les graffitis sur le mur, le corps d’un bébé cigogne en état de décomposition… Mais surtout, un cactus…
Ce concours de circonstances a donné naissance à une exposition des plus contemporaines. Installations, triptyques, séries de tableaux, graphismes, photographie, une exploitation plastique multiple et approfondie. Des œuvres à découvrir avec les sens. L’artiste ne cherche pas l’équilibre, il cherche l’expression. Depuis quinze ans déjà, il creuse un concept, «Bricoler l’incurable» et là ça continu. Des personnages torches qui ne sont qu’un prétexte pour s’exprimer. Un jeu de cartes, éclairé d’ampoules noires, énormes, comme les souvenirs, le hasard et la créativité. Une installation qui situe le petit atelier d’un grand peintre dans l’immensité d’un continent. Un triptyque. Et là tout le monde se tait. C’est l’oeuvre qui parle maintenant. Comme dirait Alain Flamand, «l’œuvre de valeur parle d’elle-même».
Et ce, pour dire ici des vérités crues. Pour redonner vie à ce qui n’est plus. L’artiste est fin. Il appelle à l’intelligence du spectateur, le provoque, l’implique. Et tout bouge, échange et communique. Mais revenons à l’artiste, Mohamed El Baz. Il est né en 1967 à El Ksiba. Il obtient un diplôme national d’art plastique à l’Ecole régionale d’art de Dunkerque et un autre diplôme national supérieur d’expression plastique à l’Ecole nationale supérieure de Paris-Cergy.

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