Les agences urbaines marocaines auront 50 millions de plus pour le compte de l’exercice budgétaire de l’année 2006. Une somme allouée par le ministère chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme sur son propre budget. Au total, ce sont quelque 21 agences urbaines qui bénéficieront de cette rallonge budgétaire qui s’ajoute à leurs budgets individuels.
Une somme mise à la disposition des ces entités chargées de l’élaboration de l’ensemble des documents et des politiques urbanistiques pour différents desseins. Il s’agit notamment de renforcer des ressources des agences afin que ces dernières puissent jouer leur rôle selon des critères précis tenant compte des spécificités de chaque région, comme l’a d’ailleurs indiqué Ali Guedira, directeur technique du département ministériel de tutelle dans des propos relayés par l’agence MAP.
Et pourtant, malgré cette manne financière supplémentaire, ces structures de planification urbanistique instaurées il y a une vingtaine d’années, peinent à boucler leur exercice budgétaire, faute de moyens financiers.
Les agences urbaines du Royaume souffrent en effet d’un déficit en matière de ressources financières, le budget de ces agences ne dépassant pas dans le meilleur des cas les 10 millions DH, dont 80 à 90 % sont consacrés aux dépenses de gestion et aux salaires des fonctionnaires. Aussi le budget réservé à l’investissement est-il minime, ce qui n’est pas pour faciliter la tâche de ces agences appelées à tracer les grandes lignes de la politique urbanistique, et donc de développement, d’une région donnée.
L’élaboration du moindre document d’urbanisation devient alors un casse-tête. Prenons l’exemple d’un Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme (SDAU), son élaboration coûterait entre quatre et cinq millions de dirhams et qu’un plan d’aménagement du territoire coûte quelque 700.000 dirhams. Dans ce sens, et en marge du débat national soulevé à l’occasion de l’élaboration du Code de l’urbanisme, une nouvelle approche est en train de s’instaurer. Conçue dans le cadre d’une vision nationale globale, elle vise essentiellement de revoir les fonctions des agences urbaines et d’adapter leurs interventions aux spécificités locales en vue d’en faire des outils de développement.
Ces institutions stériles sont ainsi destinées à jouer un rôle très important se rapportant à «la révision et à la modernisation du dispositif de l’urbanisme en vigueur dans notre pays, qui a certes connu quelques réformes ces dernières décennies, mais celles-ci sont restées plutôt limitées, sans parler de certains textes juridiques qui remontent au début du siècle passé », comme l’a souligné la lettre royale adressée aux participants au colloque de lancement de l’élaboration du Code de l’urbanisme.
Et SM le Roi Mohammed VI d’appeler au renforcement du rôle des agences urbaines en dotant chaque province de sa propre administration de planification urbaine.
« Notre but ultime est donc d’adapter ce dispositif à la dynamique urbanistique que connaît le Royaume et de le mettre en phase avec la cadence de développement enregistrée dans plusieurs secteurs vitaux liés à l’investissement, à l’industrie, au tourisme et à l’habitat», a précisé le Souverain.