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Tous responsables du patrimoine

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ALM : La journée méditerranéenne du patrimoine partagé qui a eu lieu samedi dernier s’inscrit dans le cadre du programme euromed « patrimoines partagés». En quoi consiste ce programme?
Mustapha Chakib : Le projet « patrimoines partagés » est un projet de recherche s’intéressant à l’architecture et à l’urbanisme des XIXe et XXe siècles en Méditerranée. Il bénéficie d’un financement européen d’environ 3 millions d’euros sur 3 ans et s’achèvera cette année.
Neuf pays sont partenaires dont le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte, la Syrie, la Grèce, l’Italie, la France et l’Espagne. Le projet consiste à mettre en commun des connaissances et travaux de spécialistes du patrimoine en Méditerranée sur une période qui a connu beaucoup de circulation de personnes et d’idées. Ce projet a également donné naissance à un certain nombre de travaux historiographiques, juridiques et techniques qui sont en cours de publication.
Comment le Maroc profite-t-il de ce programme ?
Le Maroc bénéficie de ce projet, en tant que partenaire, à plusieurs titres. De ce fait, il participe à un programme international.
Aussi, le Maroc a la possibilité d’intégration de réseaux de recherches spécialisés sur le patrimoine. Ce projet encourage la participation d’étudiants et enseignants marocains qui travaillent en commun avec des équipes internationales et par là même acquièrent davantage d’expérience.
Quel a été l’objectif de cette journée et quel bilan faites-vous de cette manifestation?
L’objectif de la journée est double. Le premier est de montrer la richesse et la diversité du patrimoine casablancais à travers les expositions et la projection de documentaires. Le second objectif est de montrer que le cas de Casablanca n’est pas isolé, d’autres villes en Méditerranée possèdent également une richesse patrimoniale plus ou moins préservée. Cette journée est ainsi un premier pas vers la constitution d’un réseau méditerranéen de villes modernes. Une reconnaissance internationale de notre patrimoine passe également par là. La journée a vu la présence de près de 200 personnes de divers horizons, architectes, société civile, artistes, universitaires. Ce qui est un succès. Dans la salle étaient également présents 25 chercheurs participant au projet « patrimoines partagés » venant des différents pays participants.
Il existe une quarantaine de bâtiments datant de l’époque coloniale à Casablanca qui ont été inscrits. Quels-sont ces bâtiments. Et qu’en est-il des autres?
Entre 2003 et 2004, 42 bâtiments casablancais ont été inscrits. L’inscription d’une centaine d’autres bâtiments est en cours. Parmi les bâtiments inscrits on peut citer l’immeuble Assayag, l’aquarium, le lycée Mohammed V, le palais de la foire, le marché central, l’hôpital 20 août, l’hôtel excelsior pour ne citer que ceux-là. Ces inscriptions sont un pas positif dans la bonne direction, cependant, une protection de l’ensemble du centre-ville en tant que zone serait plus garante de sa cohérence et de la mise en place d’une politique globale de sauvegarde du patrimoine de notre ville. Par ailleurs, une politique de conservation des archives de manière sérieuse et dans de bonnes conditions est tout aussi primordiale.
Quel est le rôle de Casamémoire dans la préservation du patrimoine architectural menacé de Casablanca?
Le rôle premier de Casamémoire est de sensibiliser l’opinion publique et les décideurs sur la richesse du patrimoine bâti de Casablanca et sur la nécessité de le preserver. Nous organisons des rencontres, des expositions, des visites guidées de la ville. Cependant, Casamémoire est une petite association ne possédant pas beaucoup de moyens. Nous appelons donc les autorités, les professionnels et la société civile à travailler en commun sur cette question. Par ailleurs, si à Casablanca une certaine prise de conscience est là, ce n’est pas encore le cas dans d’autres villes du Maroc qui possèdent également un patrimoine récent très riche (Tanger, Tétouan, Marrakech, Meknès…).
Quelles ont été les principales réalisations de l’association Casamémoire que vous présidez?
Casamémoire a participé dans la Commission de patrimoine qui s’est réunie plusieurs fois à la wilaya pour monter les dossiers d’inscription des bâtiments. Nous avons également organisé plusieurs rencontres sur la question du patrimoine, nous nous sommes souvent mobilisés chaque fois qu’un bâtiment significatif à Casablanca était menacé. A titre d’exemple: le marché de la rue d’Agadir, le bâtiment dit hôtel Lincoln, la villa Violetta, la villa Zevaco. Un guide architectural de la ville est en cours d’élaboration, il sera distribué à l’aéroport, dans les hôtels et les agences de voyage. Nous réfléchissons également à la meilleure manière d’obtenir le classement de Casablanca patrimoine mondial de l’humanité. C’est un dossier qui demande la mobilisation de tout le monde :décideurs, professionnels, scientifiques et citoyens.

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