«C’est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de notre ville », s’exclame Driss Faceh, le président du CRT de Fès. Comme beaucoup d’opérateurs touristiques de la cité millénaire, M. Faceh a assisté à la cérémonie de signature du PDR, présidée, le vendredi 25 novembre, par le Premier ministre, Driss Jettou, en présence des autorités élues de la ville comme M’hamed Douiri, président de la région et Hamid Chabat, maire de la ville.
Cette feuille de route consacre désormais à la ville spirituelle le rang d’une destination à part entière. Jusque-là, Fès était plutôt connue comme étant un relais du circuit des villes impériales. Avec désormais Marrakech, transformée en destination de séjour (l’allongement de la moyenne des nuitées enregistrée ces dernières années le prouve), Fès était obligée de suivre. La DMS (durée moyenne de séjour) est passée à 2,4 en 2004 contre 1,7 en 2003. C’est un indicateur important.
Mais comme a dit le président du CRT local, Driss Faceh, «construire une destination demande du temps. Le PDR est une feuille de route ».
La bonne nouvelle, au-delà des difficultés certaines de la réalisation du programme, réside dans l’adhésion de la présidence de la région, du Conseil municipal et des autorités de la région. Point important à souligner, la CDG a donné son accord pour être la locomotive de la réalisation de ce PDR.
Sur le plan marketing, l’Office marocain du tourisme s’est engagé à débloquer 400 millions de dirhams à la capitale idrisside pour la décennie.
Une somme colossale au vu des moyens de l’Office (un budget actuel de 500 millions), mais juste suffisant pour les investissements prévus par le PDR, à savoir 3 milliards de dirhams d’ici à l’horizon 2015. Il s’agit de fonds qui seront débloqués immédiatement, à ne pas confondre avec l’investissement global, lequel dépassera allègrement les 10 milliards de dirhams.
Reste à savoir si le Palais des Congrès de Fès, à l’instar de celui de Marrakech, verra le jour suffisamment tôt pour tracter la relance escomptée ? Sans cet outil, la ville sera hors jeu pour les congrès, les incentives et les grandes manifestations culturelles. Que serait le dernier Festival du film de Marrakech sans un Palais des Congrès ?
Autre problème souligné par les professionnels, l’aérien. C’est le talon d’Achille de la destination. Sur ce créneau, les tractations sont difficiles.
Le direct Barcelone-Fès prévu longtemps pour le mois de novembre est reporté en avril 2006. D’ailleurs, une réunion est prévue dans les jours qui viennent entre le ministre du Tourisme et certaines compagnies aériennes étrangères dont Air Europa. La ligne Lyon-Fès est aussi en phase de conception.
Bref, beaucoup de projets sont en cours pour résoudre les problèmes de l’aérien.
Le dernier grand problème de la ville, à savoir l’animation, est en phase de trouver solution. Ainsi, en marge de la signature du PDR, il a été décidé de créer une fondation baptisée «Esprit de Fès» pour prendre en charge la totalité de l’organisation des événements cultuels et des festivals (Jazz In Riads, Festival des Musiques sacrées, Festival andalou, Festival des arts et de la culture, entre autres). Cette fondation sera administrée par le Conseil provincial, les Habous, la municipalité, l’ONMT et la CDG.