«Eauportunités»

La situation actuelle et les perspectives à court et moyen termes concernant les ressources hydriques sont inquiétantes, certes. Face à l’état déjà critique et qui peut s’aggraver dans les mois à venir, il faudra un véritable dispositif de gestion de crise majeure. Et il est déjà déclenché depuis quelques mois. Maintenant, et la pandémie en a été le meilleur exemple, une crise, avec les nouveaux défis qui en découlent et quel que soit son niveau de gravité, porte inévitablement en elle des opportunités et des germes de transformation des paradigmes. Même si très tôt, depuis les années 60 du siècle dernier, la ressource en eau au Maroc a fait l’objet d’une attention particulière dans les politiques, le rapport du citoyen lambda et même des opérateurs économiques à cette ressource n’a pas toujours été sous le prisme de la rationalité. La question refaisait surface avec acuité cycliquement au gré de la succession des périodes sèches. Mais une fois les sécheresses dépassées, la mobilisation nationale se ramollissait à la faveur d’autres chantiers et projets. Cette fois-ci, la vraie cote d’alerte semble à nos portes et la rareté de l’eau va très probablement devenir la donne structurelle qu’il faudra intégrer dans les schémas de l’avenir. Mais surtout, ce niveau d’alerte devra être l’occasion d’instaurer durablement la démarche de rationalisation de l’eau, et même de toutes les autres ressources, comme une composante définitive de l’action publique et privée. Cela amènera forcément au développement de nouvelles filières et activités en relation avec la gestion hydrique, à l’encouragement de la recherche et développement dans le domaine, à l’incitation d’investissements de type nouveau qui créeront eux aussi et in fine de la valeur et des emplois.