Les opérateurs du secteur touristique de la ville de Marrakech ont décidé de prendre leur destin en main en annonçant une offensive sur les marchés émetteurs et une série d’actions pour adapter l’offre et le produit aux nouvelles donnes conjoncturelles.
Parmi les leviers dont auront besoin ces opérateurs, il y a évidemment le transport aérien. Sauf qu’au regard de la situation difficile que traverse la compagnie nationale, la RAM, il n’est pas sûr qu’elle puisse s’impliquer dans un quelconque programme ambitieux de vols pour reconnecter la destination Marrakech au reste du monde. Cela dit, la crise actuelle de la compagnie porte en elle-même les germes d’opportunités réelles pour revoir le modèle de l’aérien au Maroc.
Sur les quelque 60 appareils que compte la flotte RAM, il a été décidé d’en retirer une vingtaine du trafic pour réduire les charges à un niveau soutenable et adapté à la baisse d’activité. Mais ces vingt appareils peuvent demain être utilisés pleinement pour connecter les principales destinations touristiques marocaines aux principaux marchés émetteurs.
Un modèle de compagnie low-cost est aujourd’hui possible voire nécessaire à condition de ne pas refaire les erreurs de la triste expérience dénommée Atlas Blue. Ces vingt appareils peuvent tout aussi être mobilisés et exploités dans un modèle de compagnie low-cost dédié au continent africain. Au lieu de se débarrasser purement et simplement de ces outils de production déjà acquis et amortis, ne vaudrait-il pas plutôt les exploiter autrement et avec une meilleure profitabilité ?
Pour cela, encore faut-il que l’actionnaire majoritaire, en l’occurrence l’Etat, ne s’enferme pas dans une logique froide d’austérité et de réduction de coûts purement comptable…