Editorial

Éditorial

Taïeb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères, a eu son quart d’heure de vérité avec la presse espagnole lors d’une récente conférence de presse en compagnie de sa nouvelle collègue Trinidad Jimenez. Il leur a tout dit. Couverture du sujet Maroc partiale, absence de nuance, manque de rigueur et de professionnalisme, parti pris dans l’affaire du Sahara et absence d’équilibre, etc. En gros, Aminatou, oui, Mustapha Salma, non. L’on comprend bien, ici, que la presse espagnole épouse les tropismes de son lectorat globalement anti-moro et acquis historiquement à un anti-marocanisme basique et à un romantisme séparatiste désuet qui cache mal la réalité coloniale de Sebta et Mellilia. Mais que voulez-vous faire, les Ibères sont comme ça ! Ce qui est licite pour eux, notamment au niveau de leurs séparatismes locaux, basque essentiellement, est illicite pour nous. Ils s’assoient sur notre plan d’autonomie et nous souhaitent ce qu’ils refusent, à juste titre d’ailleurs, pour eux. Ils nient nos efforts pour la construction d’une démocratie. Ils se moquent de notre transition. En réaction à tout cela, notre consœur de la FAPE, Fédération des associations de journalistes espagnols, l’équivalent de notre FMEJ, Elisa Gonsalez, considère que les Marocains «doivent comprendre que les moyens de communication en Espagne sont libres». Nous le comprenons. Mais pour l’instant, les journalistes espagnols nous ont démontré qu’ils sont, surtout, libres de maltraiter systématiquement le Maroc et sa cause nationale qui est la clé de voûte de l’évolution de sa démocratie, de son état de droit, de sa régionalisation, etc. Ils sont libres de le faire, nous ne le contestons pas, et ils le font comme un seul homme dans un bel exemple de pluralisme et de diversité. Entonnant. J’aurais aimé que Mme Elisa Gonsalez s’émeuve de l’interdiction faite à une journaliste marocaine de couvrir les émeutes de Mellilia. Mais là aussi, silence radio. Non. Je crois, le contentieux étant trop lourd, qu’il va falloir reprendre le débat avec nos confrères espagnols depuis le début. Le malentendu dure depuis trop longtemps. Et voir s’il est possible un jour, sur la base d’un seul principe, celui de l’éthique et de la déontologie, s’il ne faut pas restituer à l’opinion publique espagnole une réalité marocaine plus équilibrée, plus nuancée, moins méprisante, moins caricaturale et moins stimulante aux élans néfastes de la haine ou du racisme. C’est cela le fond du problème, il va bien falloir l’aborder un jour en toute sérénité. Les journalistes marocains sont prêts.

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