Editorial

Petit bonjour

Le traitement consacré au fait divers de Casablanca opposant dramatiquement un membre apparenté à la famille royale, Hassan Yacoubi, et un policier, agent de la circulation, montre à l’évidence que les relations entre le Palais et une partie de la presse marocaine sont exécrables. Le corps médiatique dans son entier, le Ramadan aidant, a été pris de convulsions saccadées, de crises paroxystiques qui vont au-delà de la nécessité de faire son travail et au-delà du devoir d’informer. Il y avait là quelque chose de malsain qui relevait du règlement de compte, de la vengeance ou de la «vendetta».L’odeur du sang. Cette fois-ci, nous les tenons, ils vont voir ce qu’ils vont voir. Enfantin. Deux tendances : ceux — le plus grand nombre — qui se sont acquittés correctement de leur devoir d’information et ceux qui ont, en effet, basculé dans les règlements de compte sordides. Le non-patriotisme en action s’est engagé dans des digressions animalières méprisantes pour la nation. Normal. Et le caniveau a remis une couche épaisse de sa matière organique favorite. Naturel. Le drame de la profession, c’est qu’elle est jugée sur les actes de ses «déviants». Une minorité, en fait. Cet état de fait tire vers le bas l’ensemble du secteur. On ne peut pas décemment, si on est un tant soit peu responsable, professionnel ou, juste, lucide, descendre en flamme la politique de l’Etat, l’action de son chef, le projet collectif d’une nation, au motif qu’un membre apparenté à la famille royale, âgé et apparemment instable, a pété les plombs en plein Ramadan — et pire, au motif que certains journalistes sont entrés dans une opposition nihiliste larvée au régime. Ridicule. Notre profession aurait pu — librement et largement — traiter cette affaire avec élégance. Un cas similaire existe en Espagne où la profession a choisi le camp de la dignité contre celui des «paparazzi». Imputer, injustement, au chef de l’Etat les erreurs d’un membre de sa famille cela n’a pas de sens. La famille royale est une famille comme toutes les familles marocaines.

Articles similaires

EditorialUne

Pas de répit…

Le bilan des 30 premiers mois du mandat du gouvernement sorti des...

Editorial

Capillarité sociale

5,3 millions de familles/ménages marocains ont pu bénéficier d’au moins un des...

EditorialUne

Moisson

Le secteur agricole marocain récolte aujourd’hui ce qui a été semé et...

EditorialUne

Hôtel 5.0

Immersif, écoresponsable, inclusif, bas carbone, durable… Ces nouveaux attributs ont commencé à...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux

Articles les plus lus