Editorial

Vérifiez la mise à niveau de l’huile !

© D.R

Aberrazak El Mossadeq, en sa qualité de numéro deux du gouvernement, a fait une grosse prestation, mercredi soir, lors de l’émission de 2M, Fil Wajiha.
Impressionnant ! Idées claires, discours pointu et vision construite. Ceux qui se sont mis devant leur poste pour voir un techno lui-même stupéfait par le tournant que prenait sa carrière et simplement heureux d’être ministre, se sont largement trompés.
D’un coup de manche large et précis, il a balayé le premier argument auquel il a été confronté. Il n’est ni techno, ni politique, il est membre d’un gouvernement nommé par Sa Majesté et responsable devant celui-ci et le Parlement. Après la nomination d’un ministre, son origine partisane ne surdétermine pas son travail gouvernemental. Il agit uniquement sur la base de la déclaration gouvernementale faite par le Premier ministre devant le Parlement. Un point c’est tout. Vous le voyez bien, c’est frais, c’est décontracté et c’est sûr de soi. Nous passerons rapidement sur les analogies, un peu surdimensionnées, avec De Gaule ou Lionel Jospin sur la responsabilité politique car elles sont peu significatives par rapport à notre vie politique.
Aberrazak El Mossadeq est apparu, sous l’angle administratif, comme un véritable dépositaire de l’histoire industrielle, commerciale et économique du Maroc. En véritable homme source, il passait d’un accord douanier particulier, à un démantèlement tarifaire précis sans jamais perdre le fil. Il a montré également une certaine intimité avec tous les processus de libéralisation, branche par branche, qu’a connus notre pays.
Sur la mise à niveau et la menace que celle-ci représente pour certaines entreprises, il a été intraitable. C’est l’affaire de l’entreprise, d’abord. La qualité, ensuite la qualité et finalement la qualité. Les procédures, les financements et les parts de marché devront suivre. L’état est amené à créer le climat global nécessaire pour que tout marche dans le bon sens.
Pour le reste, c’est aux entreprises de jouer. L’ancien secrétaire général du ministère du Commerce et l’ancien patron de la douane connaît ses fondamentaux. Il est plus dans une posture de facilitateur que de manager. Il ne confond pas les rôles. Ce sont les entreprises qui créent de la croissance, de l’emploi et de la valeur ajoutée dans un contexte concurrentiel et ouvert. Ce n’est pas l’État.
Sur le plan strictement politique, par contre, Aberrazak Mossadek tenait un discours inédit par rapport à son image. En n’étant, comme il l’affiche, ni technocrate, ni politique il est devenu tout simplement « technopolitique». Une forme d’acteur public « hybride » qui ne jure que par la déclaration du Premier ministre, Driss Jettou et des résultats qui ne vont pas tarder nécessairement et fatalement à arriver parce qu’ils vont bien travailler. Devant autant d’ingénuité, notre respect est forcé. On s’incline aussi devant autant de bonne foi sincère. Mais on fait quand même un peu la moue. Pourquoi ? Parce que si les choses étaient aussi évidentes, rationnelles et certaines on se demanderait alors d’où viennent les nombreux problèmes de notre pays. Pourquoi par le passé d’autres Aberrazak El Mossadeq, au moins ceux qui en avaient le profil et la conviction, ne les ont pas réglés ?
Face au mystère essentiel de cette question, on se met déjà à bailler devant le poste de télévision en se disant pourvu que ce monsieur sympathique ait raison. Mais, demain sera un autre jour.

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