Untel est fâché avec tel autre et ne veut pas jouer si X est aligné contre telle équipe. Y ne veut pas être sélectionné s’il ne joue pas depuis le début du match et il en marre de faire toujours banquette. Z ne veut pas évoluer aux côtés de R parce qu’il n’a pas confiance en lui. Autant de griefs aussi futiles que puérils, mais qui sont hélas bien présents pour empoisonner l’atmosphère dans laquelle évoluent les Lions de l’Atlas. Car, il s’agit de comprendre une fois pour toutes de savoir qu’en football, comme en tout autre sport, le mental est aussi important que le physique. A chaque fois qu’un nouvel entraîneur débarque, il doit d’abord gérer les caprices des joueurs, dont certains font montre d’une immaturité désarmante. Et cela aussi se ressent visiblement sur le rendement des joueurs.
Certains, organisés en véritables « coalitions », concrétisent leurs rivalités sur le terrain. Et vas-y-que-je-ne-te-ferai-pas la passe parce que je suis fâché avec toi… Et tous les mauvais comportements qui s’en suivent. On perd de vue l’importance de l’enjeu pour céder en priorité à ses pulsions négatives qui font qu’on a parfois l’impression qu’un footballeur veut parfois affronter l’équipe adverse à lui tout seul. Que les joueurs et dirigeants se détrompent quand ils croient nous blouser en affirmant devant les micros que tout va bien dans le meilleur des mondes. Et de nous saouler avec des mots comme homogénéité, détermination et tous les termes qui vont avec. C’est peut-être le discours d’un déçu, à qui l’on pourrait rétorquer que la défaite est orpheline, etc, etc. Mais les mises à l’écart de certains joueurs et le départ volontaire d’autres sont là pour témoigner de l’irrespirabilité de l’air. Les observateurs notent que depuis pas mal de temps déjà, l’équipe nationale donne des signes d’essoufflement. A tous les niveaux.
Et les rares satisfactions depuis la fameuse épopée mexicaine en 1986, sont souvent le fruit d’un hasard ou d’un autre miracle. Que n’a-t-on donné de solutions miracles, d’appeler tel joueur à la place de tel autre, de faire venir tel entraîneur à la place de tel autre responsable de tous nos maux… La réalité est pourtant là, tellement aveuglante qu’on finit par ne plus la voir.
L’équipe nationale n’est pas fautive : elle n’est que le reflet de la triste réalité de notre football amateur et surpeuplé de personnages dont l’unique ambition est d’ordre personnel. Et au milieu de toute cette pègre, nous avons les joueurs qui, livrés à eux-mêmes –et aux manigances de certains dirigeants- , finissent par commettre les pires bêtises.