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Ismail Alaoui : «Le projet de gauche unie est mûr»

© D.R


ALM : L’annonce de la création du pole de gauche ne s’est pas faite même après la tenue du 8ème congrès de l’USFP. Qu’attendez-vous pour lancer le bloc de gauche ?
Ismail Alaoui : Pensez-vous sérieusement qu’il suffirait que nos frères de l’USFP aient terminé leur 8ème congrès pour que tout de suite le pôle de gauche voit le jour. Ce serait un tour de magie ! Non, la constitution d’un pôle de gauche, que nous appelons de nos vœux au PPS depuis toujours, demande encore des efforts. Mais, je suis sûr que les choses sont presque mûres. Encore un effort, sérieux certes, mais juste un effort et notre vœu sera exaucé. En tout cas, croyez bien que nous y travaillons.
 
Le PPS partage-t-il avec l’USFP son appel pour la mise en place d’une monarchie parlementaire ?
Le PPS est le PPS et l’USFP est l’USFP, mais nous œuvrons ensemble de manière responsable et lucide pour que notre pays et notre peuple avancent dans la voie du progrès. Dans cette voie, il y a l’évolution institutionnelle qui, indéniablement, mènera à un système adapté à la situation de notre peuple, le tout dans un cadre de sérénité, de concorde et de consensus, comme ce fut le cas pour d’autres peuples dans leurs conditions spécifiques. On ne naît pas adulte, mais tout le monde souhaite devenir adulte au plus tôt.
 
Comment avez-vous réagi à l’annonce par M. Radi de son intention de démissionner de son poste de ministre de la Justice ?
L’engagement de mon frère et ami Abdelouahed Radi l’honore mais la décision ne lui revient pas, à lui seul, elle revient, constitutionnellement, au chef de l’Etat, c’est-à-dire à Sa Majesté le Roi. Cette décision aux implications diverses doit prendre en compte la situation générale et celle du gouvernement, ainsi que celle du pays, hic et nunc.
 
Le bloc de gauche annoncé va-t-il se présenter aux communales de 2009 avec un programme commun ?
C’est mon vœu et celui de mon parti, le plus cher ; mais n’oublions pas que le mode de scrutin qui prévaut chez nous, actuellement, ne permet pas de présenter, pour les élections locales, un programme commun et encore moins des candidats communs.
Ceci dit, nous sommes au PPS pour l’établissement de programmes communs adaptés aux grandes cités ou aux agglomérations dans lesquelles le scrutin par listes a cours, à charge pour nos élus (les nôtres et ceux de nos alliés) de les mettre en œuvre une fois que les électeurs et les électrices aient accordé la majorité à nos candidats. J’irai plus loin pour les communes où le scrutin sera uninominal, il est possible que nous ayons (nos alliés et nous) un programme général qui insisterait sur certains points essentiels comme l’éradication de l’analphabétisme, l’application de l’obligation scolaire, et la réduction de la mortalité maternelle et infantile et d’autres actions de nature semblable ou proche. Plus, dans le contexte du spectre de la crise mondiale qui menace, il serait d’un grand intérêt que nous engagions notre pays dans une politique de «grands travaux communaux». Ce choix permettra une meilleure distribution des richesses sur la base d’une plus grande équité sociale grâce à la création d’emplois en vue de désenclaver les communautés rurales encore enclavées, de développer les plantations fruitières, la reforestation, la construction des barrages collinaires et l’extension de la petite et moyenne hydraulique, cela développera la consommation et stimulera donc notre économie. N’est-ce pas là un programme exaltant de développement durable digne de notre démocratie en gestation, de la Koutla et de la gauche ?
Donc en conclusion, il est concevable de voir les partis de gauche et même au-delà de la Koutla, présenter un programme commun minimal au niveau national, à charge de le décliner localement par les organisations de base.
 
Que pensez-vous de la place réservée à la femme par le nouveau code électoral ?
Le nouveau code électoral présente, grâce à l’action des organisations féminines que nous avons soutenues fortement, l’occasion de voir la femme marocaine enregistrer un nouveau pas en avant. Mais ce nouveau code est, en soi, un défi à l’ensemble des femmes de notre pays qui devront s’engager, résolument, dans la vie politique.

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