La question de la gestion du domaine de l’enseignement revient au-devant de la scène. Abdellah Saâf, ministre de l’Education nationale vient d’annoncer quelques résultats de l’audit des services chargés de la gestion financière et matérielle relevant des délégations provinciales et associations agissant dans l’enseignement fondamental et secondaire. Mais au vu de la procédure adoptée à cet égard et des objectifs déclarés, lundi à Rabat, par le ministre, il y a lieu de signaler qu’en dépit de tout ce qui a été fait, l’ambiguïté continue à pointer à l’horizon. D’abord, l’on ne sait toujours pas quelle est la frontière exacte entre l’audit et l’inspection. Car, dans le premier cas, les responsables de tutelle devraient faire part des résultats dont ils disposent, à la Cour des comptes. Or, jusqu’à présent, M. Abdellah Saâf tente de réduire cette démarche à une simple opération d’encadrement, en s’arrêtant sur certains dysfonctionnements au niveau de la gestion. Mais, sans aller jusqu’à envisager des sanctions à l’encontre des personnes impliquées dans la dilapidation des deniers publics. Ceci étant, cette démarche a suscité quelques réactions du côté des syndicats. Le SNE-CDT (Syndicat national de l’enseignement) évite de se prononcer publiquement sur le vif en ce qui concerne l’audit précité et les objectifs qui lui ont été assignés, étant donné qu’il s’agit, selon M. Taeib Mounchid, d’une affaire relevant de la gestion interne du ministère. Mais, cela, réplique –il, n’empêche guère son syndicat de prendre une position sur cette question dans les jours qui viennent. Pour sa part, M. Andaloussi Benjelloun, dirigeant de la FAE -UGTM (Fédération autonome de l’Enseignement), a mis l’accent sur l’importance du recours à l’audit, notamment au vu de son caractère global et de la nécessité du contrôle de la gestion financière des services de l’Education nationale, aussi bien au niveau des délégations et des Académies qu’en ce qui concerne les instituts de la formation des cadres. L’importance de l’audit se justifie, également, par le budget consacré par l’Etat au domaine de l’Enseignement. Un domaine qui absorbe entre 18 % et 25 % du budget de l’Etat et qui exige une rationalisation des dépenses. Pour ces raisons, estime M. Andaloussi, l’annonce des résultats de l’audit était plus qu’attendue ; et ce, surtout au vu de la confirmation de plusieurs irrégularités. Et de reprendre que, pour la première fois, le ministère recoure à une opération globale et précise ; ce qui atteste de la volonté des responsables d’aller de l’avant dans le processus des réformes. Mais, toujours est-il que les résultats annoncés sont décevants à plus d’un égard et ne répondent pas aux attentes. Car, au lieu d’être soumis à l’attention de la Cour des comptes, et ensuite à la justice, les résultats annoncés se limitent à des cas symboliques, ne touchant guère au fond du problème de la gestion. Surtout, quand le ministre attribue certaines failles à la seule absence d’expérience des gestionnaires directs.