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Gaza : Sharon toujours dans l’impasse

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Sauf un revirement de situation extraordinaire, la Knesset devait ratifier mardi soir le plan de retrait de la bande de Gaza du Premier ministre. Selon le dernier état des lieux établi par les médias israéliens, et rapporté par l’AFP, le plan de désengagement devrait rallier 66 députés sur les 120 que compte la Chambre, contre 50, dont 17 députés du Likoud, la propre formation du Premier ministre, trois députés étant encore hésitants et un autre absent. Historique, le projet, qui a reçu le soutien du Parti travailliste d’opposition serait donc fort probablement approuvé mardi.
Selon un sondage réalisé par l’institut Dahaf sur un échantillon de 502 personnes, représentatif de la population adulte d’Israël, et publié par le Yédiot Ahronot, 65 % des Israéliens soutiennent le plan Sharon contre 26 %. A gauche, une écrasante majorité (93 %) soutient le plan contre 5 % qui s’y opposent. A droite le plan rallie seulement 38 % des sondés contre 51%. Seulement, la fracture que le fameux plan aura suscité au sein du Likoud, la propre formation de Sharon, pourrait se révéler fatale au gouvernement de coalition. La tension est très tendue.
Le chef de l’opposition travailliste Shimon Peres, dont la formation soutient à fond le plan de Sharon, a dû prendre la parole lundi soir devant un rassemblement de l’opposition de gauche en faveur du plan, près de la Knesset, «derrière une vitre blindée», indique le quotidien Yédiot Aharonot. Reste que les divisions du Likoud pourraient lui coûter cher à plus longue échéance, lors du vote du budget 2005. Les travaillistes ont d’ores et déjà jugé inacceptables certaines dispositions de la loi de finances et les « rebelles » du Likoud pourraient également voter contre les articles relatifs au financement du retrait de la bande de Gaza. Faute d’un accord sur le budget avant le 31 mars, Sharon n’aurait d’autre choix que de convoquer des élections anticipées, synonyme de report du plan de retrait, ou de former un gouvernement d’union nationale avec le Parti travailliste, qui exige que les Palestiniens soient associés au désengagement de la bande de Gaza. Par ailleurs, trois des ténors du Likoud, dont l’ex-Premier ministre, Benjamin Netanyahu, rival affiché de Sharon, ont tenté de convaincre ce dernier de soumettre son plan à un référendum, pour préserver l’unité du parti et du pays. Ce que le Premier ministre a rejeté sans sourciller.
Appelant les Israéliens à l’unité, Sharon a mis en cause les adversaires de son projet, notamment à l’extrême droite, dont la majorité juge que les textes sacrés de la Bible justifient la mainmise d’Israël sur la bande de Gaza et la Cisjordanie. Malgré le fractionnement de sa coalition, les menaces de mort dont il fait l’objet et les risques de troubles civils, Sharon est resté intraitable. Les durs du Likoud ont bien mis la pression avant le vote. Un tiers des membres du Comité central ont signé un « engagement sur l’honneur » selon lequel ils ne soutiendront pas la candidature au Parlement des élus du Likoud qui voteraient pour le plan, lors des prochaines primaires du parti, selon un membre du Comité. Il est à rappeler que le plan en question prévoit l’évacuation prévue d’ici à septembre 2005 de la bande de Gaza et de ses colonies ainsi que celle de quatre colonies isolées du nord de la Cisjordanie. Une étape cruciale vers les premières évacuations de terres que les Palestiniens réclament pour un futur Etat. Mais en attendant, le sang palestinien continue de couler régulièrement.
Depuis dimanche soir, 17 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne lors d’une opération à Khan Younès, au sud de Gaza. Les forces israéliennes ont commencé mardi matin à se replier en direction du territoire israélien, selon des témoignages palestiniens. Les observateurs considèrent que Sharon s’est efforcé de contrer l’hostilité de l’extrême droite à son projet en intensifiant les raids contre les palestiniens à Gaza. Les Palestiniens qui se contentent de juger que le plan de Sharon est de nature à enterrer un processus de paix bloqué depuis longtemps et à les priver d’un Etat viable.

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