Le directeur-adjoint de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Olli Heinonen, était à Téhéran lundi soir pour de nouvelles discussions sur le programme nucléaire iranien. Les négociations entre les responsables iraniens et ceux de l’AIEA qui dureront deux jours à commencer mardi, devaient porter sur les centrifugeuses P1 et P2. L’Iran possède plus de 2.000 centrifugeuses P1 en fonctionnement à l’usine d’enrichissement de Natanz (centre) et mène des recherches sur les centrifugeuses P2 plus modernes. Auparavant, des entretiens avaient eu lieu sur ce thème à Téhéran au mois de septembre. Ces discussions autour du nucléaire entrent dans le cadre de l’accord conclu le 21 août entre l’AIEA et Téhéran, qui fixe un calendrier conduisant l’Iran à répondre aux questions en suspens sur son programme nucléaire. Récemment, le directeur de l’AIEA, Mohammed El Baradei, a engagé l’Iran à coopérer activement dans le domaine du nucléaire.
Les six grandes puissances et l’Union européenne impliquées dans les discussions sur le nucléaire iranien, qui continuent à soupçonner l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire sous couvert de programme civil, exigent un renforcement des sanctions des Nations Unies contre la République islamique au cas où elle refuserait de suspendre son programme d’enrichissement d’uranium. Cependant, ils ont convenu d’attendre le rapport de l’AIEA à la mi-novembre sur la coopération de l’Iran avec l’agence avant de se prononcer au Conseil de sécurité. Notons que les Etats-Unis faisaient pression pour qu’une troisième résolution plus dure soit élaborée sans attendre. Par contre la Russie et la Chine étaient désireuses d’accorder un délai à l’AIEA, qui a conclu en août un accord avec l’Iran dans lequel Téhéran s’engage à répondre à des questions de l’agence sur son programme nucléaire.
La tension est toujours de mise entre Téhéran et Washington. Dimanche, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré qu’aucune discussion ne serait possible tant que les Etats-Unis ne changeront pas leur politique vis- à -vis de Téhéran. Rappelant la déclaration du président américain, qui s’était dit la semaine dernière être prêt à des négociations avec le gouvernement iranien à condition de suspendre son programme nucléaire, M. Ahmadinejad a renvoyé la balle à son homologue en déclarant «Nous disons d’abord que nous n’avons jamais demandé de négociations avec les Etats-Unis. Des négociations interviendront lorsque le gouvernement américain applique des changements basiques à son comportement et son attitude». Le président iranien s’est dit prêt à parler de coopération dans le nucléaire avec n’importe quel Etat, à l’exception d’Israël dont il a contesté à maintes reprises la légitimité.