La campagne pour la prochaine élection présidentielle en France se déroulera entre le 5 et le 19 avril 2002. Le passage aux urnes le 21 avril et le 5 mai. Pourtant, les grandes formations politiques de gauche et de droite sont déjà rentrés en pré-campagne en annonçant leurs têtes de liste et leurs quelques projets d’alliance. Par ailleurs, si les deux leaders, l’actuel Premier ministre Lionel Jospin (Parti Socialiste) et le Président Jacques Chirac (Rassemblement Pour la République), attendent mutuellement la candidature officielle de l’autre, plusieurs «outsiders» se présentent déjà comme le «troisième homme». Jean-Pierre Chevènement (Mouvement Des Citoyens), qui vient de terminer une visite stratégique au Maghreb, entend ainsi se positionner, tout comme François Bayrou (Union pour la Démocratie Française) et Alain Madelin (Démocratie Libérale), lors du second tour. Pour le reste, les autres principales têtes de liste sont plus ou moins fixées. A droite, Charles Pasqua est en bonne posture dans son Rassemblement pour la France (RPF). A l’extrême, Jean-Marie Le Pen (Front National) devance quant à lui déjà son ancien second et actuel ennemi, Bruno Mégret (Mouvement National Républicain).
Du côté de la gauche, Noël Mamère a finalement accepté de prendre la tête des Verts, et Robert Hue logiquement celle du Parti Communiste Français (PCF).
Reste maintenant à établir les alliances et les grands axes des campagnes. Edouard Balladur, un des responsables de l’UDF, espérait ainsi mardi que la droite et le centre s’engageraient «tout de suite» en faveur de l’Union en mouvement (UEM), un projet de grand parti qui devrait, à l’initiative d’Alain Juppé (RPR), voir le jour après l’élection présidentielle, et non pas servir de comité de soutien électoral pour 2002… Le PCF a, quant à lui, décidé de se démarquer en présentant son président comme «le candidat de l’audace sociale à gauche».
Le principal concerné, Robert Hue, a en effet dévoilé mardi les grands thèmes de son «contrat progressiste», pour faire barrage à la «revanche sociale» de la droite, et parer à une «dérive» du PS vers ce qu’il appelle «le social-libéralisme». La gauche devra aussi, semble-t-il, se passer d’une nion entre Ecologistes et Socialistes, les Verts ayant exprimé leur désaccord avec le PS à propos d’une alliance pour les élections législatives qui emboîteront le pas de la présidentielle.
En attendant, les «probables» candidats Lionel Jospin et Jacques Chirac s’observent.
Lors du dernier pointage effectué par l’institut SOFRES, publié le 9 janvier, le Président serait accrédité de 53 % des votes au second tour du scrutin contre 47 % pour Jospin. Un écart qui tend toutefois à se réduire, laissant même apparaître un basculement en faveur du chef du gouvernement, porté vainqueur par le dernier sondage réalisé par BVA : 48% des voix pour M. Chirac contre 52% pour son rival.