L’entente indo-pakistanaise

«Nous avons répété à plusieurs reprises que nous étions disposés à discuter avec le Pakistan, y compris sur la question de la région du Cachemire, mais pour cela il faut d’abord que le terrorisme transfrontalier cesse», a déclaré mardi le Premier ministre indien Vajpayee lors de la Conférence sur la sécurité régionale en Asie (CICA) qui se déroulait à Almaty, au Kazakhstan.
Réouvrant une porte vers le dialogue, M. Vajpayee a encore une fois fait de la lutte contre le terrorisme -dont «l’épicentre » serait «dans le voisinage de l’Inde»- un préalable. «Le terrorisme des Etats, tout en infligeant des souffrances massives chez les peuples occupés, nourrit une spirale de violence et de terrorisme» avait peu avant assuré Pervez Musharraf dans son allocution. Il avait ajouté que « le Pakistan ne laisserait pas utiliser son territoire pour des actes terroristes à l’extérieur ou à l’intérieur de ses frontières».
Lors de cette conférence l’Inde et le Pakistan ont pour le moins servi d’étude de cas, le thème de cette CICA étant la sécurité et donc… le terrorisme. Cette question, au coeur du conflit actuel entre les deux voisins, ne les a pas empêchés de se retrouver à la même table de réunion, ni même de signer une déclaration commune avec les 14 autres Etats présents : l’Acte d’Almaty. Ratifié mardi, cet acte identifie le «séparatisme comme l’une des principales menaces et défis à la sécurité et la stabilité» de la région» et affirme que «les Etats membres ne soutiendront aucun mouvement séparatiste sur le territoire d’un autre Etat membre» ! Il «condamne le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, ainsi que tout soutien ou acceptation de celui-ci et le manquement à sa condamnation directe . Il affirme enfin que les membres «uniront leurs efforts pour empêcher que le terrorisme soit préparé, assisté, lancé et financé à partir du territoire d’un Etat membre, et refuseront d’offrir protection et accueil aux terroristes».
Quelle valeur peut-on donc accorder à cet acte alors que le séparatisme qui sévit dans la partie indienne du Cachemire -que New Delhi dit soutenu par Islamabad- est justement la cause de l’actuelle tension ? Au point de dire que les deux puissances nucléaires sont sur le pied de guerre…