Chroniques

Post-scriptum : autidote aux psychotropes

Une partie de nos quartiers et un fort pourcentage de nos jeunes sont «sous influence». Et une des pires qui soient : celle de la drogue ! Je veux parler ici de celle qui est en train de connaître une croissance exceptionnelle : les «cachets», et dont particulièrement le karkoubi importés clandestinement d’Algérie et qui sont en train de faire de nos jours des «zombies ambulants». Le comprimé atteint aujourd’hui le prix de 15 DH et malheureusement lorsque l’on se retrouve sous cette emprise 1 seul ne saurait suffir : on passe alors à la «samta» qui contient 5 ou 10 comprimés, c’est selon. Calculez alors le montant… C’est ce qu’un jeune ingurgite pour faire, ce qu’il appelle «l’blaka» (en gros pour «tout oublier»). J’imagine les dégâts que cela doit provoquer à leurs neurones et ce que pourra être leur état d’ici quelques années. Une politique de prévention est indispensable, qui passe notamment par la mise en place d’éducateurs de rues, de médiateurs, de travailleurs sociaux, accompagnant une politique éducative, culturelle, sanitaire, de formation, d’information etc. Ce dont je voudrais vous parler -à mon niveau- c’est ce que je vis au quotidien, sur le terrain. Ainsi, samedi et dimanche derniers, ai-je passé tout le week-end avec les jeunes de l’association «Positive attitude» qui organisaient le «Festival des cultures urbaines sur scène» au complexe Zaf-Zaf à Casablanca. Groupes de jeunes musiciens des quartiers de Casa mais aussi Rabat, Meknès, Marrakech… étaient au rendez-vous. Au menu : hip-hop, fusion, métal, breakdance… Le centre culturel a littéralement été pris d’assaut : plus de 1000 jeunes le samedi, plus de 600 le dimanche! Service d’ordre (assuré par les jeunes) débordé, jeunes surexcités, scène souvent envahie… bref une ambiance électrique. J’ai vraiment pu mesurer le besoin de notre jeunesse de se retrouver, faire la fête, s’exprimer, «se défouler» mais aussi de la nécessité de les «accompagner». Malgré les difficultés, puissions-nous multiplier ce genre d’occasions, d’autant plus que ce festival doit son succès à une petite équipe de jeunes dirigée par «le petit boss», Oussama Hafidi -tout aussi jeune- et à un budget dérisoire ! Autre preuve de la vitalité et de «l’envie» de nos jeunes : celle d’une quinzaine d’entre eux du quartier «Al Maghrib Al Arabi» à Témara qui -désireux de créer une équipe de foot- se sont adressés à l’association de jeunes locale, «les amis de la côte», pour obtenir un coup de main. C’est ainsi qu’est née l’équipe «génération Maillage», qui pour l’instant a besoin de tout mais possède le talent et la jeunesse. Puisse notre aide être à la hauteur de leurs espoirs, pour que leur rêve devienne réalité. Enfin, je terminerai par un «coup de chapeau» à l’association «Maroc cultures» à Rabat, qui vient de lancer l’opération «génération Mawazine» ! Enfin un festival d’envergure internationale qui va prendre compte réellement -et non pas pour de la figuration» les jeunes talents, pour l’instant inconnus. D’ailleurs ceux-ci ne s’y sont pas trompés et l’engouement est réel qui voit les jeunes faire acte de candidature en masse. «Génération Mawazine» devrait devenir un bel exemple ! Ces exemples sont autant d’antidotes au fléau du désœuvrement et ses dégâts collatéraux : drogue, délinquance, résignation, etc.

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