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Ahmed Osman, président à vie

Ahmed Osman ne fait plus l’unanimité au RNI. Dans d’autres formations politiques, les divergences et désaccords sont souvent un signe de bonne santé. Au RNI, elles sont la marque patente d’une déchirure. Des dissensions au RNI, il y en a eu, mais elles ont toujours été maîtrisées par le commandant du navire.
Un vieux loup de mer, âgé de 76 ans, qui se joue des vents contraires depuis la fin des années cinquante. Ahmed Osman a en effet travaillé au cabinet royal de feu Mohammed V. Il a été plusieurs fois ambassadeur, avant que feu Hassan II ne le nomme Premier ministre de 1972 à 1979. Une année avant de quitter la Primature, M. Osman a organisé les élus SAP (sans appartenance politique) sous la bannière d’un nouveau parti politique : le RNI. Cette formation a fourni le plus clair des effectifs en députés et ministres au Maroc des années 80-90. Ce parti se positionne au centre.
Un positionnement, en fait, de circonstance, puisqu’il bascule à droite ou à gauche au gré des coalitions gouvernementales. Mieux : Ahmed Osman a donné une vocation d’appui à ce parti. Un jeu d’équilibrisme qui permet à des coalitions gouvernementales de tenir.
A ce jeu d’équilibriste, M. Osman a tenu très longtemps dans un parti avec lequel il a fini par se confondre. Peut-on imaginer le RNI sans M. Osman? Peut-on même penser à une décision des instances de ce parti sans qu’elle ne soit validée par M. le président ?
Au fil des années, M. Osman a péché par l’excès d’immobilisme dont il créditait les membres de son parti. Son premier vrai coup de semonce, il l’a essuyé après les dernières élections législatives. En tant que troisième formation politique du pays, le RNI avait reçu la substantielle subvention de l’Etat accordée aux partis politiques. Les élus du parti avaient montré alors trop d’impatience pour partager le gâteau «et récupérer l’argent dépensé pendant la campagne électorale». Aujourd’hui, ils élèvent plus haut la voix, dénonçant des «intrus» et reprochant à leur président sa preste propension au compromis. Certains parlent même de «sacrifice». Ils oublient sans doute que la vocation de ce parti a toujours été de permettre aux différents gouvernements d’exister.
Les militants du RNI ont peut-être changé. M. Osman est tel qu’en lui-même, l’éternité ne le changera pas. A preuve de sa ferme croyance en sa pérennité : l’homme, qui fait et nourri le vide autour de lui, n’a jamais voulu d’un dauphin.

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