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Réactions

Kamal Lahbib : «On ne revendique pas la laïcité à l’européenne»
Selon Kamal Lahbib, président de l’Observatoire national des libertés publiques, le fait de ne pas connaître le contenu du projet de la nouvelle Constitution n’empêche pas chaque acteur de rappeler ses positions et de les poser sur la table du débat. «Mais le PJD est sorti avec des menaces, des insultes et des accusations non-fondées dans un mélange qui est le sien créant la confusion. Alors qu’il fallait clairement parler du choix démocratique d’un Etat civil qui n’est ni militaire ni religieux et où la liberté de conscience doit être posée en débat», a déclaré à ALM M. Lahbib. Et d’ajouter : «On ne revendique pas la laïcité à l’européenne, mais on appelle à ce qu’il y ait une réelle séparation entre le champs politique et le champs religieux ainsi que la garantie de la liberté du culte pour tous. On est contre le fait qu’un musulman soit arrêté parce qu’il a choisi de se convertir à une autre religion».

Ahmed Assid : «La constitutionnalisation protègera la langue amazighe»
Selon Ahmed Assid, membre de l’Institut royal de la culture amazighe, il y a des partis politiques conservateurs hostiles au changement et aux idées nouvelles. Dans ce sens, Ahmed Assid a critiqué, à travers diverses réactions dans la presse nationale, le contenu du discours de Mohamed Lakhlifa sur la constitutionnalisation de la langue amazighe. Selon M.Assid, la constitutionnalisation de la langue amazighe «ne se réduit pas aux correspondances administratives comme l’on essaie de le propager alimentant la confusion». Et de préciser : «La constitutionnalisation de la langue amazighe a pour principal but de protéger juridiquement cette langue. Protection qui lui manquait pour pérenniser les chantiers de valorisation de l’amazigh qui ont été ouverts depuis 2002 et qui ont été avortés à cause de l’existence d’une mentalité discriminatoire et réductrice». D’après M. Assid, la constitutionnalisation de l’amazigh a également pour dessein de permettre de renforcer l’enseignement de cette langue , de l’introduire dans le champ médiatique national, les tribunaux et la justice, ainsi que dans les espaces publics.

Abdelilah Benkirane : «Le Maroc est un pays musulman qui a ses lois»
«On n’est pas contre la liberté de croyance, mais nous craignons les conséquences néfastes de cette disposition sur notre identité islamique», a déclaré Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti islamiste justice et développement, à l’agence AFP. «Que signifie «liberté de croyance»? Qu’on permette à certains laïcs de rompre publiquement le jeûne pendant le Ramadan? Que la liberté sexuelle et l’homosexualité soient banalisées et publique?», s’interroge M. Benkirane. «On n’est pas contre la liberté de croyance, mais le Maroc est un pays musulman qui a ses lois. En France, ils interdisent le voile intégral au nom de la loi. Nous sommes tout à fait capables d’appeler à voter contre cette future Constitution», conclut-il.

Ahmed Raissouoni : «Un nouvel Etat sans identité»
Selon Ahmed Raissouni, membre du MUR, le destin et les intérêts du peuple sont entre les mains d’une certaine élite, puisque la manière dont a été lancé le chantier de la nouvelle Constitution ne respecte pas le peuple marocain. Dans un commentaire de certaines dispositions en matière d’identité et de référence, M. Raissouni a estimé que la mention «Le Maroc est un Etat musulman» annonce l’annulation de l’Etat basé sur l’Islam depuis 14 siècles et la création d’un nouvel Etat sans identité. M. Raissouni a également considéré que le fait de priver la Constitution de garanties relatives à la langue arabe et son respect en consacrant une panoplie de dispositions à la langue amazighe signifie que la langue arabe constituera, effectivement, la 3ème langue après le français qu’il a considérée comme 1ère langue aux côtés de la langue amazighe. Concernant la liberté de croyance, M. Raissouni a considéré que le recours à la formule «respect de la liberté de croyance qui ne serait pas incompatible avec la loi et le règlement général» est l’un des moyens qui abondent dans le sens de la réponse aux pressions étrangères.

M’Hamed El Khalifa : «L’atteinte au référentiel religieux sera considérée comme une escalade»
La nouvelle Constitution sera respectueuse des constantes de l’Etat marocain, a indiqué M’Hamed El Khalifa, membre du comité exécutif du parti de l’Istiqlal (PI), écartant ainsi l’éventualité que le projet de la nouvelle Constitution porte atteinte à ces constantes, et à leur à tête la religion islamique et la Monarchie. M. El Khalifa, qui était mardi soir l’invité de l’émission «Hiwar», diffusée par la chaîne Al Oula, a souligné que toute tentative d’atteinte au référentiel religieux de l’Etat sera considérée comme une incitation à l’escalade, notant que cette question n’est pas sujette à un quelconque effort d’interprétation. S’agissant de la perception du parti de l’Istiqlal de la Monarchie dans la nouvelle Constitution, le responsable istiqlalien a indiqué que le parti défend l’idée d’une Monarchie qui ne soit pas uniquement symbolique mais qui puisse assumer un rôle primordial et être garante et protectrice des valeurs suprêmes de la Nation. Le parti de l’Istiqlal, a-t-il poursuivi, est pour une Monarchie ayant des prérogatives équilibrées aux côtés de celles du Parlement en vue d’instaurer un modèle marocain démocratique qui transcende toute catégorisation de forme du système politique.n

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