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Le Congo pillé par ses voisins

Pas moins de 800 millions de dollars américains, c’est le montant de la perte qu’enregistre chaque année la République démocratique du Congo pour la seule vente frauduleuse des diamants extraits de son sol.
Cette évaluation a été faite lundi par le vice-ministre congolais aux Mines et Hydrocarbures, Ambroise Nbaka, dont le pays est le premier producteur mondial de diamants industriels.
Ce commerce illégal avait fleuri durant la guerre civile qui a secoué la RDCongo, surtout à partir de 1998, par le biais des armées étrangères stationnées dans l’Est du pays. Mais lundi, un panel d’experts de l’ONU a révélé que «des Etats africains qui ont retiré leurs armées de la RDCongo ont monté des réseaux pour continuer à piller les richesses naturelles de ce pays».
Dans le rapport onusien, 54 personnes, dont des responsables militaires et politiques du Rwanda, d’Ouganda, du Zimbabwe et de la République démocratique du Congo, sont cités comme dirigeants de ces réseaux, et responsables de «ce vol de plusieurs milliards de dollars».
Dans le box des accusés étrangers figurent notamment l’ambassadeur du Zimbabwe, Mwana Mawapanga et le chef d’état-major de l’armée rwandaise, James Kabarebe. Tous ces pilleurs exportent les diamants mais aussi le bois et les autres ressource naturelles de l’ex-Zaïre vers l’Occident, via une douzaine de pays africains comme le Nigeria et l’Afrique du Sud. Les Emirats Arabes Unis serviraient quant à eux de principale plaque tournante du blanchiment d’argent.
«Le pillage qui était auparavant conduit par les armées elles-mêmes a été remplacé par des systèmes organisés de vols, de fraudes fiscales, d’extorsion et de détournements de fonds publics», explique le rapport qui recommande l’imposition de sanctions à l’égard des responsables mais aussi de 29 entreprises citées. Quatre d’entre elles sont basées en Belgique.
Selon les experts de l’ONU, une interdiction sur l’exportation des matières premières de RDCongo «serait contre-productive», mais il faudrait en «limiter l’exploitation par des organisations criminelles ou des individus corrompus». Le rapport recommande également que le versement d’une aide financière au Burundi, au Rwanda, à l’Ouganda et au Zimbabwe soit subordonnée au respect par ces pays des accords de paix de Lusaka et à la suspension de l’exploitation des richesses naturelles de la République démocratique du Congo.
On veut «salir nos noms» a pour sa part répondu mardi le chef des armées du Zimbabwe, le général Vitalis Zvinavashe, «accusé» tout comme le président du Parlement zimbabwéen Emmerson Mnangagwa. «Cette histoire n’a aucun sens. Personne dans le monde, en particulier l’Occident, n’a apprécié l’aide que nous avons rendue au gouvernement de RDCongo, alors ils veulent simplement salir nos noms», a-t-il déclaré.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies doit se réunir jeudi pour étudier le rapport.

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