Chine, Japon ou Etats-Unis: nombre de pays dans le monde profitent de la faiblesse de leur monnaie, qu’ils justifient par les déséquilibres de leur économie mais dont ils jouent aussi, plus ou moins ouvertement, pour doper leurs exportations ou financer leurs déficits. «La stratégie de croissance de la Chine est fondée sur une monnaie sous-évaluée», affirme Evariste Lefeuvre, économiste chez Ixis-CIB. Depuis trois ans, les Etats-Unis et l’Union européenne poussent Pékin à laisser sa devise s’apprécier, mais les autorités chinoises répètent à l’envi qu’elles ne cèderont pas aux pressions occidentales. Le yen, qui a plongé ces deux dernières semaines face à l’euro et au dollar, pourrait se retrouver au centre des discussions de la réunion des ministres des Finances du G7 les 9 et 10 février à Essen en Allemagne. En ne relevant pas son principal taux directeur, actuellement à 0,25%, malgré la reprise économique nippone, la Banque du Japon (BoJ) s’est attirée les foudres des autorités européennes, qui l’accusent de manipuler la monnaie.
Pour Agnès Bénassy-Quéré, directrice du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii), la chute du yen est la conséquence d’une inflation quasi inexistante et d’une reprise encore fragile, pas d’une politique volontariste.
Le directeur du Fonds monétaire international (FMI), Rodrigo Rato, a d’ailleurs récemment encouragé le Japon à poursuivre dans cette voie.