Soutien et campagne agricole : Les chiffres prometteurs de Sadiki

3,7 millions qx d’orge subventionnée, 1,3 million qx d’aliments composés pour bétail et jusqu’à 300.000 ha de cultures printanières projetées

L’agriculture marocaine se porte mieux. C’est ce qui ressort de l’intervention de Mohamed Sadiki, ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts devant les députés. Grâce aux dernières précipitations ainsi qu’au plan exceptionnel de soutien mis sur pied par le gouvernement sur Instructions royales, le milieu rural marocain reprend beaucoup d’espoir quant à l’avenir de l’actuelle campagne agricole. Les chiffres présentés par le ministre en réponse à une question dans le cadre de la séance des questions orales à la Chambre des représentants sont édifiants.
Le responsable a rappelé que le gouvernement à travers le ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts a distribué au cours des cinq premiers mois de la campagne pas moins de 1 million de quintaux d’orge subventionnée. Un effort qui a été renforcé dans le cadre du plan de soutien exceptionnel d’une enveloppe budgétaire totale de 10 milliards de dirhams, déployé par le gouvernement depuis plusieurs semaines.

Concrètement, M. Sadiki annonce l’acquisition de 3,7 millions qx d’orge subventionnée comme première tranche. La même source affirme que 1,5 million qx ont effectivement été distribués au profit de 364.000 bénéficiaires. S’agissant des aliments composés par les vaches laitières notamment, le ministre évoque le chiffre de 1,3 million qx avec la distribution effective de 252.000 qx. Dans le cadre du même plan de soutien, le responsable gouvernemental a expliqué que son département a accéléré le versement des primes d’assurance depuis le début de ce mois d’avril, notamment pour les surfaces impactées par le manque de pluie des derniers mois. Concernant la campagne agricole relative aux cultures printanières, la même source explique que dans les zones d’agriculture pluviale (terres bour), la surface projetée atteint les 272.000 hectares avec la possibilité d’atteindre les 300.000.

Le ministre a fait savoir que la surface déjà plantée atteint actuellement les 190.000 hectares. Les cultures printanières sont réparties comme suit : 75.000 hectares pour le maïs, 50.000 pour le pois chiche, 26.000 pour le tournesol et 5.000 pour les haricots secs. S’agissant des terres irriguées, la surface consacrée aux légumes du printemps devrait atteindre les 80.000 hectares dont 22.000 ha ont été déjà semés. Ces chiffres prometteurs devraient avoir un très grand impact sur la campagne agricole dans son ensemble. De bonnes performances sont attendues malgré la conjoncture actuelle.

A noter que le gouvernement mène depuis février dernier un programme pour réduire l’impact du déficit pluviométrique sur l’activité agricole, en apportant de l’aide aux agriculteurs et aux éleveurs concernés, pour couvrir le reste de la campagne agricole 2021/2022. En effet, le ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts avait présidé le mardi 22 février 2022 à Rabat une rencontre avec le président de la Fédération des Chambres d’agriculture, Lahbib Bentaleb, ainsi que les 12 présidents des Chambres régionales et les présidents des Fédérations interprofessionnelles agricoles représentant la Confédération marocaine d’agriculture et de développement rural (COMADER), en présence du président du Groupe Crédit Agricole du Maroc, Tariq Sijilmassi, et des responsables centraux et régionaux du département de l’agriculture. Ce programme s’articule autour de trois axes principaux. Le premier concerne la protection du capital animal et végétal et la gestion de la rareté des eaux, le deuxième porte sur l’assurance agricole et le troisième a trait à l’accompagnement financier des agriculteurs et des professionnels pour faire face aux urgences et préparer la saison printanière et la campagne prochaine.

Il s’agit principalement d’apporter un soutien direct aux agriculteurs et aux éleveurs. Sept domaines d’intervention ont été déterminés à ce niveau. Ils consistent à sauver le bétail en ce qui concerne les fourrages subventionnés (orge et fourrages composés), l’abreuvement du cheptel et le suivi de l’état de santé des moutons, chèvres, vaches et chameaux. Du côté de la MAMDA, la mutuelle agricole contribuera à ce programme exceptionnel via l’accélération, à partir du 21 février courant, du rythme de l’expertise et la priorisation des zones touchées. Il est à noter que l’Assurance multirisque climatique est régie par la convention conclue, en 2011, entre les ministères de l’agriculture et des finances et la MAMDA. Elle vise à couvrir les agriculteurs contre une multitude de risques agricoles, notamment la sécheresse, les inondations et les problématiques liées aux grandes cultures telles que les légumineuses, les céréales et les graines oléagineuses.