Culture

Younes Megri : «Il est grand temps pour notre société de se libérer l’esprit»

© D.R

ALM : Vous avez été le héros dans le dernier film de Aziz Salmi «Amours voilées». Comment avez-vous abordé l’interprétation du rôle de «Hamza»?
Younes Megri : Comme chaque rôle, il y a toujours une préparation, d’abord avec le réalisateur et puis avec soi-même. J’ai dans mon entourage beaucoup d’amis, comme Hamza, qui n’ont pas réussi leur vie conjugale et qui ont vadrouillé un peu partout à travers le monde. Le héros a fait un mariage mixte qui n’a pas fonctionné. Donc, il s’agissait avant tout dans ce rôle d’un travail de préparation.

Il y a dans le film des scènes osées entre vous et l’actrice Hayat Belhaloufi. Quelle a été la réaction de votre femme ?
Il faut dire que ce n’est pas la première fois que j’ai ce genre de contact avec les femmes au cinéma marocain. Déjà dans «Ali, Rabia et les autres», il y avait plusieurs scènes de baisers et d’accolades avec les deux actrices. Pour ma femme, incarner ces rôles fait partie de mon travail d’acteur.
D’ailleurs, le mari de Hayat Belhaloufi, l’actrice qui a partagé avec moi l’affiche, était présent lors du tournage de ces scènes. Le but est de transmettre une image réelle de cet amour charnel. Parce que finalement, Batoul, l’héroïne avait envie de cet homme, Hamza. Elle l’aimait et avait un besoin physique qu’on ne pouvait montrer qu’en allant plus loin. Et je pense qu’il est grand temps pour notre société de se libérer l’esprit. Parce que je pense que les tabous, et je le dis encore, sont déjà levés depuis longtemps. Maintenant, il ne reste que l’hypocrisie que nous devons dépasser. Dans toutes les familles, il y a une jeune femme célibataire qui fréquente un homme.

Vous aviez dit qu’il y a dans ce film un message pour vos enfants.
J’ai deux filles. Et je n’ai pas envie qu’elles vivent dans l’oppression. Ce n’est pas à l’homme de prescrire quoi que ce soit pour la femme, du moment qu’elle travaille, gagne honnêtement sa vie, guérit des enfants et sauve des vies. S’agissant de Batoul, elle est médecin, charmante et de bonne famille.
Elle vit convenablement et sainement en dehors du fait qu’elle veuille aimer quelqu’un.
Qu’est-ce qu’on peut lui reprocher à part le fait de vouloir aimer cet homme ? Au contraire, pour moi, c’est une femme admirable, parce qu’elle a eu le courage de transgresser les lois d’un conformisme social. Le fait de se donner à un homme est un droit personnel qu’on doit se réserver. Alors moi, j’applaudirais ce genre de femme toute ma vie et elle aura toujours de la valeur à mes yeux.

Quels sont vos projets ?
Outre divers projets cinématographiques, je suis en train de travailler sur un nouvel album. Je le prépare dans mon studio avec mes musiciens et amis de diverses nationalités. Une première étape de la préparation de cet album se fera au Maroc, une deuxième avec l’Orchestre philharmonique de  Budapest, et la phase finale de mixage devrait se faire à Paris si on trouve les moyens de financement.

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