«Dès demain, les représentants de Chevron et de Petronas doivent quitter le Tchad et fermer leurs bureaux», a déclaré Idriss Déby, le chef de l’Etat tchadien. Il a souligné que le gouvernement avait demandé à Chevron et Petronas, ce mois-ci, de s’acquitter de leurs obligations fiscales prévues dans les contrats. «Malheureusement, le gouvernement n’a obtenu aucune réaction des deux partenaires», a ajouté Déby.
Cette décision-surprise intervient après l’initiative du Tchad de créer une nouvelle compagnie pétrolière nationale, appelée, selon le gouvernement, à devenir le partenaire du consortium pétrolier existant, dirigé par le major américain Exxon Mobil et comprenant Chevron et Petronas avec des participations respectives de 40%, 25% et 35%.
«Le Tchad avec Exxon gèreront le pétrole tchadien en attendant de trouver une solution avec les deux autres partenaires», a dit le président.
«Le Tchad doit rentrer dans la production de son pétrole pour contrôler ses richesses et développer et augmenter sa participation dans le pipeline (du consortium)», a dit Déby, faisant allusion à l’oléoduc d’une capacité de 250.000 barils par jour (bpj) qui achemine le brut tchadien vers le terminal camerounais de Kribi.
Le Tchad, qui a commencé l’extraction de pétrole en 2003, produit 160.000 à 170.000 bpj.
Dans le cadre d’un accord conclu en 1988 avec le consortium étranger, le Tchad reçoit 12,5% de la valeur du brut produit avant déduction de la ristourne de qualité et du coût d’acheminement du brut vers le terminal de Kribi.