Déjà grand créancier des Etats-Unis, la Chine se positionne désormais comme un sauveur potentiel pour sortir de l’Europe de la crise des dettes souveraines grâce à ses colossales réserves de change, relèvent les analystes. Pékin a promis d’aider la Grèce et le Portugal en leur achetant des obligations d’Etat, une décision qui selon les experts pourrait soulager les difficultés de la zone euro tout en conférant de l’influence à Pékin. La défense de l’euro est aussi dans l’intérêt de la Chine, pour assurer que l’Union européenne, son premier partenaire commercial, continue à acheter ses produits, et pour diversifier ses réserves de change. Ces dernières sont les premières du monde et ne cessent d’augmenter. Selon les derniers chiffres officiels, elles s’élevaient fin septembre à 2.648 milliards de dollars. Avec ces fonds, la Chine avait acheté fin octobre 907 milliards de dollars de bons du Trésor américain, dont les rendements sont très faibles. Jeudi, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Jiang Yu, a assuré que l’Union européenne allait devenir «l’un des principaux marchés pour les réserves de change» chinoises. Pékin a aussi dit mardi espérer que les mesures prises par Bruxelles et le Fonds monétaire international pour assurer la stabilité financière de la zone euro allaient «produire des résultats le plus tôt possible», à l’occasion de discussions commerciales de haut niveau entre l’UE et la Chine. Le nouveau rôle joué par les Chinois «peut leur profiter sur le plan politique», a déclaré à l’AFP Patrick Chovanec, professeur d’économie à l’université Tsinghua de Pékin.