Economie

Dossier : Le Maroc dans le bazar de la mondialisation

Les entrepreneurs marocains se plaignent. C’est leur façon d’accueillir cette fatalité qu’est la mondialisation. Dans cet affront qui oppose les opérateurs marocains et étrangers, il est supposé que, nous simples consommateurs, bénéficieront d’un certain nombre d’avantages. Il est vrai que la concurrence fait bien les choses. Les marchés fermés jusque-là ont étouffé la concurrence et l’ont réduite à sa plus simple expression. À défaut de marchés ouverts, le consommateur a subi pendant très longtemps la loi des producteurs nationaux.
L’Avènement de la mondialisation changera à coup sûr les choses. Les premiers impacts commencent à se faire sentir. «La facture de mes achats mensuels au supermarché a baissé de pratiquement 1000 DH», explique Mohammed, directeur d’une PME. Une baisse de 1000 DH est indéniablement conséquente dans la bourse du Marocain. À la bonne heure si la mondialisation peut nous faire gagner autant !.
Toutefois, ceci n’est pas un avis partagé. «J’entends parler de la mondialisation sans pouvoir mettre le doigt sur ce que c’est réellement.
Dans mes achats hebdomadaires, la seule chose que j’ai constatée c’est l’augmentation des marques étrangères dans les rayons de la supérette», remarque Salma assistante de direction et mère de trois enfants. Ce constat est parfaitement fondé.
En faisant furtivement un tour dans les grandes surfaces de la métropole, la première des remarques que l’on peut faire c’est «l’élargissement des gammes de produits». En des termes plus simples, certains rayons de produits ont connu un «étoffement» en matière de choix. Ainsi les rayons du laitage, de la biscuiterie et des corn flakes, des eaux minérales, de la confiserie et des jus ont connu l’arrivée de nouvelles marques espagnoles, françaises et surtout turques.
Ce sont des produits qui offrent un bon rapport qualité/prix. L’affluence vers ces produits se fait sentir selon Khalid, jeune chef de rayon biscuiterie dans une grande surface de Casablanca. Encore faut-il quantifier cet attrait? D’après ce dernier, ce sont des femmes appartenant à une classe sociale moyenne qui sont intéréssées par ce genre de produits. «Au lieu d’acheter la grande boîte de sablés marocaine à 23 DH, je préfère m’approvisionner en Boudoirs espagnols (biscuits purement espagnols longilignes enrobés de sucre) qui coûtent 15 DH», explique Salwa, pharmacienne et mère de deux enfants. Cette trentenaire interrogée alors qu’elle empoignait un paquet de boudoirs, a apparemment un intérêt nostalgique pour les produits espagnols. Elle continue en expliquant : «Ces boudoirs sont délicieux et me rappellent la période où j’étais étudiante en Espagne ».
Bref, les boudoirs ne se font pas «bouder» ! «Les producteurs marocains commencent à faire des efforts en ce qui concerne les prix. Pour la qualité, je trouve qu’il y a du chemin à faire», affirme Samir, la quarantaine. Ce fonctionnaire qui est un client assidu de gâteries, se confie : «Avant de rentrer chez moi, je fais régulièrement escale dans la superette du coin.
J’achète des biscuits, des corn flaques ou simplement des sucettes et des bonbons, pour faire plaisir à ma petite fille de 3 ans». Et d’ajouter : «on trouve actuellement des paquets de corn falkes à 15 DH ou 20 DH par rapport aux paquets qui coûtent habituellement 42 DH et plus. Le problème c’est qu’ils ne sont pas très bons. Cela fait l’affaire et c’est tout !». C’est le cas aussi des jus. La boîte de jus d’orange marocaine d’un litre coûte en moyenne 8 DH. C’est un jus potable sans plus, contrairement aux jus fabriqués à l’étranger. A titre d’indication, il y a des boîtes de jus de 2 litres proposées dans les rayons à 20 DH. Pour 2 DH de différence par litre, le consommateur peut dorénavant savourer des jus de qualité.
Loin des supérettes, on assiste depuis peu à l’ouverture d’espaces de vente de produits chinois. Ils commercialisent toutes sortes d’articles, notamment de décoration, d’hygiène, de lingerie fine sans oublier les jouets. Ces «bazars» chinois offrent un très bon rapport qualité/prix. «Je m’approvisionne régulièrement chez les Chinois dans le quartier Bourgogne. Les commerçants marocains doivent s’en inspirer. Ce sont des gens sérieux qui ne cherchent pas à vous faire payer le produit au double de ce qu’il vaut», explique Houda, enseignante dans une école primaire privée. Si l’impact de la mondialisation commence à se faire doucement sentir, il ne tardera pas à faire des ravages ! Les industriels marocains ont fort à faire pour ne pas être engloutis.

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