Scripta manent

Les écrits restent et ne disparaissent pas. Khalil Hachimi Idrissi fait partie par excellence de ceux qui ont manié l’écrit au point d’y avoir presque voué sa vie depuis qu’il en a découvert la magie à sa tendre jeunesse. Il a meublé et rempli sa vie de l’écrit dans toutes ses formes et il l’a parfois vécu dans sa chair. Depuis les premières colonnes «commises» comme par un heureux hasard par un jeune et talentueux rédacteur expatrié en France jusqu’à la direction générale de la très institutionnelle Agence MAP, incarnation suprême du métier du journalisme écrit, Khalil Hachimi Idrissi aura effectué un véritable chemin de croix de plusieurs décennies en quête, toujours, des lettres de noblesse qu’il voulait rendre à la profession dont il s’était volontairement érigé en porte-drapeau, donc en première ligne. Il a été de tous les combats et de toutes les batailles décisives qui ont jonché l’histoire récente de la presse marocaine et qui lui ont permis d’évoluer. Vivant par et pour l’écrit, Khalil Hachimi ne se voyait jamais sans sa casquette de la presse écrite. Même quand il fut appelé à ses lourdes responsabilités à la tête de l’agence de presse nationale, ceux qui le connaissaient vous le diront tous : Khalil se sentait exister et ne pouvait se sentir que journaliste de la presse écrite. Sa trajectoire en est la meilleure illustration. Après Maroc Hebdo, il crée son propre journal comme il le rêvait, le quotidien Aujourd’hui Le Maroc qui portera à jamais la marque et l’empreinte indélébile de Khalil Hachimi. Même à la MAP, Khalil a réussi à ne jamais perdre son statut de journaliste de la presse écrite à travers une panoplie de titres qu’il a créés sous l’étendard de l’agence. Et avec tout cela, cet infatigable de l’écrit réussissait encore à trouver le temps de commettre quelques livres et publications où il laissait libre cours à son sens du verbe et sa plume. Comme pour graver à jamais sa signature. C’est fait ! Adieu l’artiste, repose en paix !  Saâd Benmansour