Ahmed gare sa Mercedes 250 avant de rentrer chez lui. Quelques heures plus tard, son téléphone portable sonne. "Qui est à l’appareil ?", demande-t-il. «Ce n’est pas la peine de demander qui je suis, parce que tu ne me connais pas. Tu ne m’a jamais rencontré», a répondu son interlocuteur, à l’autre bout du fil.
Perturbé, Ahmed lui demande: "comment avez-vous eu mon numéro de téléphone." Son interlocuteur éclate de rire et lui rafraîchit la mémoire. "Avez-vous oublié que vous avez mis votre numéro de téléphone portable sur un papier collé sur votre voiture mise à la vente". Ahmed lui a dit alors s’il a l’intention d’acheter l’automobile. «Non, je garde ta voiture chez moi en attendant que tu me verses dix mille dirhams», lui a-t-il répondu calmement.
L’interlocuteur a ajouté que sa Mercedes n’est plus à sa place depuis une heure. Angoissé, Ahmed est sorti de chez lui pour vérifier. Mais en vain. Elle n’est effectivement plus à sa place. Quelques moments plus tard, son téléphone portable sonne à nouveau. «Tu dois payer dix mille dirhams pour récupérer ta voiture. Mais sans alerter la police», lui a-t-il précisé. Son interlocuteur lui a fixé l’heure et le lieu de leur rencontre. Entre temps, Ahmed a alerté les éléments de la police judiciaire de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ. Tout en restant loin des regards, les policiers menaient une surveillance minutieuse alentour. Ahmed attendait toujours l’homme qui lui a téléphoné.
Les heures passent. "Pourquoi tarde-t-il à venir?", se demande Ahmed, inquiet. Quelques minutes plus tard, son téléphone sonne de nouveau. Son interlocuteur lui apprend qu’il a rebroussé chemin à cause de la police qui le suivait. Ainsi, il a décidé de reporter le rendez-vous. Quelques jours plus tard, un autre automobiliste s’est dépêché au commissariat du district de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ. Ce dernier a déposé une plainte, déclarant que sa Mercedes 250 a disparu. Il a également affirmé que quelqu’un lui a envoyé une lettre lui demandant une somme d’argent contre sa voiture. Puis une troisième voiture de la même marque a connu le même sort. Aussitôt, les enquêteurs cherchent à réunir plus de détails sur l’affaire. Ils se sont penchés sur l’examen des appels téléphoniques reçus par les victimes. Ils ont remarqué qu’un numéro de téléphone apparaît souvent.
Il appartient à une fille. Qui utilise son téléphone portable ? Il s’est avéré que c’est son amant, Hicham. La jeune fille qui semble ignorer les agissements louches de son amant leur a donné tous ses signalements et leur a indiqué sa demeure. A la suite d’une enquête rigoureuse avec filature, Hicham a été arrêté. Ce repris de justice qui a purgé deux peines d’emprisonnement pour vol de voitures, âgé de trente ans, a craché le morceau.
Il a avoué qu’il a un complice nommé Mohamed, actuellement en état de fuite. Ce dernier est considéré, selon Hicham, comme le chef d’une bande, spécialisée dans le vol des Mercedes 250. Un trousseau de fausses clés a été saisi chez lui par les enquêteurs. Le mis en cause a expliqué aux enquêteurs qu’il ne connaît pas les autres membres de la bande. Il a ajouté qu’il recevait de Mohamed une somme allant de mille à deux mille dirhams contre la Mercedes.
Est ce que vous démontez les Mercedes 250 volées ? Hicham n’a aucune idée. Mais, l’une des trois voitures volées au quartier Aïn Sebaâ a été abandonnée par deux trafiquants de drogue qui ont pris la fuite après avoir été surpris par les éléments de la gendarmerie Royale de Had Soualem. Ces derniers y ont découvert 180 kilos de kif et 35 kilos de tabac.