Société

Pharmacies de Fès : guéguerres syndicales

Lors d’une assemblée générale de son conseil, la Chambre syndicale des pharmaciens de garde a décidé la fermeture des dépôts de nuit des médicaments. À partir du 7 septembre, le syndicat procédera au système de garde à tour de rôle. Ainsi, chaque semaine, cinq pharmacies devront assurer la garde pharmaceutique de la ville impériale. Cette décision a provoqué plusieurs protestations au sein du syndicat.
Les opposants au projet de garde de nuit, assurés par 5 pharmaciens différents, sont convaincus que cette garde de nuit ne profitera qu’aux pharmaciens qui y sont installés, sachant bien que les hôpitaux et les cliniques importants demeurent au centre-ville. «C’est une décision d’ordre politique qui n’est au profit ni de la population ni des pharmaciens installés dans les périphéries», a déclaré Dr Hassan Ataiche, membre de la Chambre syndicale. Selon lui, l’adoption d’un système de garde ne serait pas bénéfique, elle présente au contraire un grand nombre d’inconvénients.
« Si on abandonne le système actuel, plusieurs problèmes surgiront. Par exemple, certains habitants pourront trouver du mal à localiser les pharmacies de garde. De plus, l’avantage des dépôts de nuits, c’est de permettre aux patients d’être près des corps médicaux d’urgence en cas de complications », a-t-il avancé.
Un autre problème soulevé par les opposants au projet est celui des stocks des pharmacies installées loin du centre-ville. « La capacité de stocks en médicaments de l’officine installée au centre est supérieure à celle de l’officine installée à la périphérie. En plus, les petites pharmacies ne peuvent avoir un large stock d’urgence. De fait, c’est le citoyen qui va payer le prix de ce déséquilibre», a ajouté Hassan Ataiche. Saïd Mezzour, président du Club des pharmaciens, partage l’avis de M.Ataiche.
Cependant, il estime que cette décision n’a pas de soubassements politiques. « Je crois que cette décision n’est pas d’ordre politique. Elle n’est que le résultat d’un conflit qui oppose deux syndicats : la Chambre syndicale des pharmacies de garde et le Syndicat des pharmaciens professionnels. La décision a été prise par un petit membre de l’assemblée de la Chambre syndicale»,  a déclaré M.Mezzour. « Cette décision est précipitée. Elle ne s’accompagne pas de mesures concrètes concernant la sécurité des pharmacies et des citoyens sachant qu’un grand nombre de pharmacies se trouve dans les périphéries où l’insécurité fait défaut durant les nuits », a-t-il affirmé. Pour sa part, Hassan Ataiche a sa propre vision du problème. Il trouve que la meilleure solution serait de garder les dépôts de nuit ouverts. N’empêche, la gestion devra être assurée par quelques pharmaciens à tour de rôle. 
« La solution idéale et unique qui va répondre aux attentes de tous les pharmaciens et l’ensemble de la profession est que ceux-ci assurent eux-mêmes la garde dans les dépôts de nuit. Ceci leur permettra d’en tirer plusieurs profits. Par exemple, d’épargner des charges aux pharmaciens », a-t-il conclu. Un membre de la Chambre syndicale ayant voté pour le projet trouve que le débat est clos et que cette décision a été prise de façon démocratique.

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