Economie

Manoeuvres de poissonniers

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«Nous voulons l’accès aux ressources pour maîtriser notre activité », rappelle Mohamed Jamali, président de l’UNICOP,  qui a à cœur d’abord de se justifier, voire de s’excuser à l’ouverture du Ftour-débat tenu mardi 18 octobre et consacré à la lettre ouverte adressée à la tutelle une semaine plutôt. Une attitude loin de celle que l’on pouvait imaginer des auteurs de la lettre où l’on pouvait lire «assez de promesses non tenues et d’une gestion à court terme de notre secteur». Des tractations en coulisses?  Une lettre du  ministère demandant aux esprits de se calmer ? En tout cas, l’on est bien loin de la virulence caractérisant la missive datée du 8 octobre 2005.
Sollicité expressément par les questions de la presse à aborder les vraies motivations de la lettre ouverte, les membres de l’UNICOP n’ont pas voulu répondre à cette question, histoire encore d’éviter l’abordage avec le ministère.
A deux jours du draft prévu par le ministère de tutelle (la réunion est programmée sur deux jours, jeudi et vendredi) pour expliquer les nouvelles dispositions du plan d’aménagement, la volonté de ne pas remuer le couteau dans la plaie était manifeste.
Aussi, M. Jamali s’est  rabattu, le plus clair du temps, sur un autre morceau de choix, à la portée des critiques. Le président argumente la position des siens de souhaiter l’intégration verticale,  en dressant un diagnostic plutôt sévère de la pêche côtière. «Nous sommes l’un des rares pays au monde où les bateaux sortent encore le matin sans savoir ce qu’ils vont ramener, si ce sont des sardines ou des maquereaux», déclare-t-il.
D’autre part, les industriels se plaignent d’une qualité souvent aléatoire.  «Notre flotte côtière pêche bien quand elle n’est pas loin des côtes. Dès qu’elle s’en éloigne, bonjour les dégâts. Les prises viennent dans des conditions très difficiles », assène celui qui présente le secteur de la conserve (tourné à 85% vers l’export, une production présente dans 80 pays), comme le premier ambassadeur du Maroc à l’étranger.
 Pourtant, si les industriels veulent accéder aux ressources, il n’est pas question pour autant de vouloir porter atteinte à la pêche côtière : «Nous voulons juste apporter un complément», souffle un opérateur présent dans l’assistance à l’intention de son président. Celui-ci saisit la perche à la  volée et martèle : «Nous n’avons rien contre la pêche côtière». Très versé sur le sujet, l’ancien président de l’UNICOP et actuellement secrétaire général,  Abdelmjid Joundy, tente de justifier l’option de l’intégration en amont. «De toutes les façons, lance-t-il en réponse à une question, des secteurs comme le textile et d’autres encore en ont bénéficié. Pourquoi pas nous?». Et de rappeler les deux expériences menées par le passé et avec succès par les industriels. Dans un rôle de modérateur, Hassan Sentissi, président de la FENIP (Fédération nationale de l’industrie de la pêche), tente de calmer le jeu. A ses côtés, Mohamed M’jid, le président de la Fédération de tennis, assez connu aussi dans le secteur (il est l’un des premiers industriels de la conserve), se contente de suivre aussi les débats.
Bref, pour les industriels, les faiblesses du secteur  résident bien en amont. Infrastructures de débarquement dans un mauvais état, manutention des captures à revoir au niveau des bassins, des enceintes portuaires, des quais et un respect des normes sanitaires jugé minimal.
La multiplicité des intervenants est mise en cause entre d’une part la direction de l’Elevage, Répression des Fraudes, EACCE, la Wilaya, les services d’hygiène, la Protection civile. Autant de points que  M. Jamali souhaitent régler.

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