C’était presque inévitable et c’est désormais une réalité : les prix des carburants à la pompe ont encore été augmentés. L’annonce, faite par un communiqué du ministère délégué auprès du Premier ministre chargé des Affaires économiques et générales, précise en effet que depuis hier, dimanche 7 août, «les prix de vente de base des produits pétroliers connaîtront une légère hausse». «Légère», cette hausse n’en est point. Jugez-en : l’essence «Super» est désormais vendu à 10,35 Dhs/litre contre 9,85 Dhs/litre. Idem pour le Gasoil, qui passe à 6.96 Dhs/litre, contre 6,46 Dhs/litre, ainsi que le Gasoil 350 qui s’affiche à 8,20 Dhs/litre, alors qu’il était vendu jusque-là à 7,70 Dhs/litre.
Le même communiqué indique aussi que le «fuel» industriel augmente à 2.881 Dhs/tonne (contre 2.581 Dhs/tonne auparavant), tandis que le prix du butane reste inchangé aussi bien pour la bouteille de 12 kg (40 Dhs) que pour celle de 3 kg (10 Dhs). En gros, il s’agit de hausses partielles, qui ne concernent que les combustibles liquides, mais qui tournent tout de même autour de 50 centimes d’un coup !
Et le communiqué du ministère délégué de se justifier, indiquant que ces hausses sont «devenues nécessaires» suite à la flambée des cours du pétrole, enregistrée ces derniers mois et aux contraintes liées à l’approvisionnement du pays. Il est vrai que le baril de pétrole brut, qui coûtait 40 dollars en janvier 2005, s’échange actuellement à 61 dollars, soit une hausse de 53 %.
Dernier événement important à avoir attisé le feu du cours du brut, le décès du Roi Fahd d’Arabie Saoudite. Un triste fait, survenu alors que les capacités de raffinage avaient été mises à mal, ces derniers temps, par une série d’incendies dans des sites stratégiques. C’est ce qui avait poussé pour la première fois le prix du baril au-delà du cap des 60 dollars.
Ceci étant, ces augmentations tarifaires demeurent un nouveau coup dur pour les automobilistes marocains. Car ces derniers avaient déjà encore du mal à «avaler» la dernière hausse, survenue en mai dernier et qui était aussi de 50 centimes. Aujourd’hui, deux interrogations restent en suspens.
D’une part, cette nouvelle hausse des prix des carburants va-t-elle encore entraîner celle des tarifs de transport ? Et d’autre part, à quoi sert finalement la Caisse de compensation… si cet organisme n’est finalement pas dépassé ? Dans ce sillage, le communiqué a rappelé que l’Etat a supporté, entre janvier et juillet 2005, un montant de 3,4 milliards de dirhams du fait de la non-répercussion totale sur les consommateurs des hausses des cours mondiaux du pétrole. Ce qui reste sûr, c’est que le pouvoir d’achat des citoyens est, une fois de plus, érodé.