Editorial

Éditorial

La loi en Inde a décidé que le Parlement fédéral devra être, désormais, composé par un tiers de femmes. Un député sur trois sera une députée. Le progrès est considérable. Plus, peut-être, en Inde — une des plus grandes démocraties du tiers-monde émergent — qu’ailleurs car les discriminations dans ce pays ne recoupent pas uniquement le genre. Mais en Inde, comme  au Maroc, la cause de la femme est un puissant levier pour combattre toutes les inégalités et toutes les discriminations. Plus que de la pédagogie, c’est de la stratégie. En fait, là où les femmes gagnent en droits et en autonomie, il résulte que la pauvreté faiblit, la sécurité alimentaire est plus assurée, la mortalité maternelle diminue et les aides deviennent plus efficaces. La 54ème session de la Commission de la femme des Nations Unies qui vient de finir ses travaux à New York a vu le Maroc présenter  ses avancées, ses espoirs et les défis qui l’attendent encore en la matière par la voix de Nouzha Skalli. Il s’est avéré que nous sommes un élève studieux, appliqué, mais qu’il nous reste énormément de progrès à faire. Le problème qui se pose aujourd’hui, c’est comment transformer des «vœux pieux» ou même parfois des résolutions sérieuses en décisions opposables aux gouvernants et les rendre surtout exécutables. Comment rendre redevables — dans le jargon des NU : responsables, efficients et mesurables — les engagements pris à l’égard des femmes. Il y a plusieurs moyens pour y arriver mais le plus efficace semble être celui d’associer pleinement les femmes aux circuits de décision. A toutes les décisions. Pas uniquement à celles qui les concernent en tant que femmes. Cette participation au pouvoir, dans les assemblées élues notamment — elles y sont quatre fois moins nombreuses que les hommes — est la seule stratégie possible pour améliorer à terme la «redevabilité» des engagements à l’égard des femmes et pousser plus fort vers une égalité réelle. Les acquis démocratiques  de la femme marocaine sur le plan électoral avec les listes réservées, aux législatives et aux communales, sont substantiels. Nouzha Skalli a réussi à faire «acter» ces progrès inédits dans notre région, aux responsables des Nations Unies. Bravo.

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