Société

Cinq agresseurs sous les verrous

© D.R

Ils sont cinq jeunes hommes, qui ce jour du mois d’avril, sont au box des accusés de la Cour d’appel de Casablanca. Ils sont poursuivis pour constitution d’une association de malfaiteurs, vol qualifié, coups et blessures à l’arme blanche. “As-tu des antécédents judiciaires ?“, demande le président de la Cour au premier mis en cause. Il s’appelle Rachid, 26 ans, issu d’une famille pauvre du quartier Aïn Chock. Il n’a pas dépassé le niveau de la 6ème année d’enseignement fondamental pour se retrouver à la rue. Depuis, il a commencé à accompagner les adolescents de son quartier pour regagner le plus souvent le centre ville et fréquenter les cafés et les salles de jeux de billard. C’est là où il a commencé à apprendre à fumer des cigarettes, puis du haschisch et enfin boire de l’alcool.
Au fil des semaines, il a de plus en plus besoin d’argent pour acheter les cigarettes, la drogue et pour payer les boissons alcooliques. La solution ? Elle est simple, lui a expliqué l’un de ses amis. Ce dernier lui a précisé qu’il ne déploierait pas beaucoup d’efforts pour en avoir, puisqu’il se contenterait de faire un ou deux tours au centre ville pour arracher des sacs à main de femmes, des lunettes, des casques ou des téléphones portables. Rachid l’a rejoint et a commencé à apprendre “le métier“ au point qu’il est arrivé à devenir un pro. Seulement, il est arrêté quatre mois plus tard et condamné à six mois de prison ferme. Encore à deux reprises, il est condamné respectivement à huit mois et un an de prison ferme.
Toutefois, il ne quittait la prison que pour replonger de nouveau dans le monde de la criminalité et pour y retourner. Son ami, Khaled, trente-deux ans, qui lui a appris “le métier“, était le deuxième mis en cause qui a avancé vers le box des accusés. Il n’a jamais fréquenté l’école. La raison ? Il est issu d’un douar situé à la région de Taounate et éloigné de plus d’un kilomètre et demi de l’école la plus proche. Et par conséquent, ses parents ont choisi de le garder près d’eux. Au fil des années, il a commencé à aider son père à labourer la terre. Â l’âge de seize ans, il a choisi de rejoindre sa tante, demeurant au quartier Aïn Sebaâ, à Casablanca. Il a passé quelques mois en chômage et sa tante ne le supportait plus. Elle lui a demandé d’aller se débrouiller pour gagner sa vie, surtout qu’elle arrivait à peine à gagner la sienne et elle avait quatre enfants. Depuis, Khaled est sorti pour ne plus revenir chez elle.
Au fil du temps, il est devenu l’un des agresseurs qui ne ratait pas la moindre occasion pour attaquer les passants isolés, surtout les femmes. Des vagabondages et agressions qui lui ont coûté plusieurs peines d’emprisonnement. C’est lui qui a réuni les autres membres de cette bande dont Aziz, 23 ans, Driss, 30 ans et Fadel, 28 ans. Ces trois mis en cause n’ont pas dépassé le niveau primaire pour se retrouver dans la rue en quête d’un job. Seulement, les circonstances les ont réunis avec Khaled qui n’a pas hésité à les enrôler dans le monde de la délinquance au point qu’ils sont devenus tous des professionnels.
La preuve est que chacun d’eux a purgé au moins une peine d’emprisonnement, soit pour vol simple, soit pour vol qualifié, coups et blessures à l’arme blanche. Une fois relâchés, ils se rencontraient pour récidiver. Certes, ils ont nié, devant la cour, les charges retenues contre eux. Cependant les témoignages des victimes étaient clairs pour que la cour les condamne à 6 ans de réclusion criminelle.

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