Chroniques

Post-scriptum : Casa, Rabat, Meknès, laâyoune… une même jeunesse militante

© D.R

Je voudrais ici donner un coup de chapeau à toute une jeunesse qui, il y a 2 ou 3 ans à peine ignorait tout du travail associatif : je veux parler des jeunes engagés au sein des associations du Réseau maillage, dans les quartiers populaires. Ne craignez rien mon avis ne sera ni partiel ni partial, bien qu’engagé parmi eux.
Au contraire je peuse pouvoir justement «juger de l’intérieur» et leur rendre hommage par ma plume n’est après tout que justice.C’est en effet plus de 3000 de ces jeunes qui sont venus, des différentes villes où ils œuvrent au sein de Maillage, dans plus de 60 cars participer à la Marche Watanouna de dimanche dernier. Parce qu’ils ont adhéré à la cause, parce qu’ils se sont «appropriés» les préparatifs de cette Marche et parce qu’ils ont ressenti la crédibilité du Collectif Watanouna -avec à sa tête Naïma Lemcherki- ils ont répondu en masse, et ont fait vibrer leur fibre patriotique qui ne demandait qu’à s’exprimer. De tout cela il faudra d’ailleurs tirer les enseignements pour le futur. Autre temps fort collectif pour ces jeunes qui -je le répète- existent, agissent, œuvrent au quotidien dans les quartiers et les bidonvilles où ils ont créé leurs associations (et pour qui le mot Réseau a un sens et n’est pas qu’un terme générique), il s’agit de la cérémonie de recueillement à l’ambassade d’Espagne à Rabat où en commémoration de attentas du 11 mars 2004, ces jeunes sont allés déposer une gerbe de fleurs. Geste spontané mais ô combien civique, responsable et solidaire de ces très jeunes militants associatifs qui ainsi, à leur manière, accompagnaient de façon symbolique le voyage de leur Souverain à Madrid. L’ambassadeur d’Espagne l’a ressenti comme tel qui leur a tenu des propos de vraie portée politique.
Cette manifestation qui ne leur a été soufflée par personne, pas plus d’ailleurs que l’initiative Watanouna ne l’a été (n’en déplaise aux sempiternels persifleurs qui font preuve d’un grand mépris envers la population en pensant qu’elle ne peut agir de son propre chef), révèle en fait une grande maturité.
Dans bien d’autres registres, ces jeunes d’associations aux noms lourds de sens : «De l’autre côté du soleil», «Jil jadid», «Emergence», «Amal chabab», «Jeunes citoyens» etc, ont montré leur savoir faire. Ainsi lors des rendez-vous de l’Histoire, ce week-end à Rabat, ont-ils organisé des animations de rues : danses, chants, expositions, projections et reconstitution d’une cérémonie de mariage traditionnelle montrant s’il en était besoin que nos festivals aux budgets souvent colossaux seraient bien inspirés de faire appel à leurs talents. Je terminerai par la jeunesse de Laâyoune et de Tarfaya. Grâce au voyage organisé sur place le 8 mars dernier par le Collectif Watanouna, pour célébrer la journée de la Femme, des jeunes de Maillage ont pu y rencontrer des jeunes dans ces deux villes. La grande satisfaction a été de voir à quel point cette rencontre a été riche et prometteuse. La discussion a montré que notre jeunesse était une et que si des spécificités existent, ce qui rassemble est le important.
Le manque de connaissance et de communication explique d’ailleurs qu’ils soient trop souvent dans l’ignorance les uns des autres. Par contre, ni fossé effectif, ni fossé culturel entre eux mais très vite une envie, un besoin d’agir en commun, de sentir qu’ils ont un avenir commun et d’y œuvrer ensemble. C’est ce qui a été décidé par la création de 2 associations de jeunes par les jeunes pour les jeunes, l’une à Tarfaya, l’autre à Laâyoune au sein de la famille Maillage. Les jeunes ne nous montrent-ils pas ainsi le chemin ? Si de Casa à Laâyoune en passant par Rabat, Beni-Mellal, Meknès, Tadla… ils sont capables de s’unir, alors le meilleur est possible.

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