Chroniques

Ils- et elles- «tissent la toile» du pays…

E n vérité pour être tout à fait complet je devrais ajouter «ils tissent la Toile et le terrain» car en quelques mois c’est véritablement sur facebook et sur twitter que les débats, les revendications, les propositions, les observations qui traversent la société marocaine ont trouvé un écho, une plate-forme où se confronter. Les associations les mieux structurées, quant à elles, conjuguent cela avec l’action, l’application concrète sur le terrain, les mariant au rôle virtuel. Un conseil aux partis politiques, aux élus et aux candidats : si eux sont en panne de «matière» voire de «matière grise» qu’ils aillent donc voir ce que nos jeunes, les «Vingtenaires» et les Trentenaires, mais aussi les adultes Quadras, proposent sur les réseaux sociaux, tous les domaines d’un futur programme de gouvernement y sont traités ! D’abord «Grande Voix», dont les écrits réguliers  sont attendus et commentés via des centaines de postes, tels Mouna Hachim, Anas Filali, Omar Balafrej, Reda El Ourouba, Abdelmalek Kettani, Riad Essbai, Reda Allali… et dont le talent d’écriture, d’analyse voire de polémique fait merveille ;  puis les «Blogueurs» et ceux qui nous donnent l’info et nous permettent de la commenter contradictoirement, tels les Maxnews, Mehdi Ayache, Ghali Bensouda, Mehdi Tazi, Jalil Outhmani, Mahdi Zahraoui, etc. A côté, un certain nombre de Groupes très fréquentés, le plus souvent traitant d’une thématique particulière et où les propositions et solutions à nos maux foisonnent : «Groupe pour l’égalité femme-homme au Maroc», où en quelques jours un grand nombre d’adhérents s’est joint,  «Tous soldats de notre environnement», «SOS Moulouya» où l’écologie et l’éducation à la protection de l’environnement sont abordés de façon très pragmatique ;  existent également les Groupes «d’action», «Tous contre l’abandon scolaire» ou «SOS enfants bonnes = enfants esclaves» dont les noms sont évocateurs de l’engagement, «Sourire 2 Reda» qui agit contre le mal-être des jeunes et a créé «Stop Silence» premier espace d’écoute anonyme pour ados en souffrance, «Un sourire pour enfants orphelins» qui a entrepris une tournée des orphelinats et apporte des instants de bonheur sans prix à ces gosses, «Nbni Bladi» qui après avoir recueilli 44 propositions pour changer la vie au quotidien, a lancé l’initiative «Derbna» pour (re) nouer les solidarités dans les quartiers… Les sondages y deviennent fréquents qui explorent différents sujets ; «Désignez vos grands Hommes…», «Faut il rendre le vote obligatoire», «Seriez-vous prêts à vous engager en politique»… Les grandes plates-formes de discussions telles «Génération Libre» où l’on évoque notamment les grandes questions de société ou encore «Café Politis», prolongement des «Cafés Politis Live», faits pour réconcilier les jeunes avec la politique, l’engagement dans la gestion de la chose publique et la vie de la cité, mais aussi les Observatoires de la vie politique tels «Marsad .ma» où grâce à une carte du Maroc «intelligente» les citoyens peuvent recenser les incidents constatés dans le domaine de la campagne électorale et le vote, ou encore «Tizi», qui eux aussi ont pris une place de choix sur facebook. Quant aux Mouvements, ils pullulent, en immense majorité ceux qui ont fait de la devise nationale «Allah, Al Watan, Al Malik» leur slogan, ceux qui sont directement consacrés au Souverain, ou ceux qui ont choisi un nom tel «Royalistes», «Patriotes» et qui mobilisent des milliers d’internautes, pour être exhaustifs il y a bien sûr ceux qui se positionnent dans une posture de pure revendication, notamment en soutien au 20 Février. J’omettrai volontairement ceux de cette mouvance qui appellent à des actes violents ou des actions que le peuple marocain a écartées lui-même de son propre vocabulaire. Tout ceci pour expliquer qu’en fait le projet de société est là, sur la Toile et sur le terrain, en gestation avec ceux qui s’ingénient à en dresser les contours, à en rédiger les programmes, à en essayer la concrétisation. Les grandes questions de société : jeunesse, peine de mort, drogue, avortement, enfance, corruption… y sont traitées, et des solutions sont proposées et appliquées par les associations. Or que constate-t-on ? C’est que tout ce travail, toute cette réflexion, cette pépinière de «remèdes» à nos maux sont le fruit de l’effort de citoyen(ne)s, d’associations, de mouvements de jeunesse, de jeunes intellectuels, bref toute une «société civile» qu’il faut d’urgence consulter, écouter –et entendre- impliquer…tous les ingrédients de programmes ambitieux, cohérents et viables sont «mis sur la table», que les partis politiques prennent donc l’initiative de prendre en compte tous ces talents (plutôt que de rester enfermés dans leurs égoistes débats internes, ou obnubilés par la promotion de leur progéniture) et c’est la société marocaine toute entière qui en bénéficiera !

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