Société

77% des bénéficiaires n’ont jamais été informés de leurs droits

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Les Marocains continuent d’être mal informés de leurs droits en matière d’Assurance maladie obligatoire (AMO). 77% des bénéficiaires de cette assurance maladie déclarent ne jamais avoir été informés. C’est ce qui ressort d’une étude sur la connaissance et la perception de l’AMO auprès des salariés et des retraités marocains.
Réalisée en mars 2009 par le collectif associatif du «Printemps du patient» qui regroupe les associations «SOS Hépatites», «Reins» et «l’Association marocaine contre la Polyarthrite Rhumatoïde» (AMP), cette enquête a ciblé 600 personnes à travers l’ensemble du Royaume. «Le constat est là. Il y a un manque et une mauvaise communication de la part des acteurs de l’AMO.Ces derniers devraient conjuguer leurs efforts avec les associations de malades et les médias pour relayer une information de proximité en vue de faire connaître cette assurance aux patients. Des journées d’échange et des campagnes d’information à l’instar du Printemps du patient doivent être organisées», déclare Pr Driss Jamil, président de SOS hépatites et porte-parole du collectif «Printemps du patient». Et d’ajouter que «Nous envisageons prochainement de tenir une réunion avec tous les acteurs de l’AMO dans le but d’établir une stratégie pour combler toutes ces lacunes». Le manque d’information constitue la principale barrière au dépôt des dossiers de l’AMO. Si 71% des bénéficiaires de cette assurance maladie jugent ce système de santé crédible, 67% n’ont jamais déposé de dossiers de remboursement. Les raisons sont nombreuses. La plupart des assurés avouent ne pas connaître les procédures et encore moins les maladies prises en charge. Il faut aussi relever le manque de confiance dans le système de santé. Les bénéficiaires estiment qu’ils ont peu voire pas de chances d’être remboursés. A ceci s’ajoute la complexité des procédures. Par ailleurs, cette étude met en exergue une autre réalité, à savoir les difficultés à avancer l’argent pour les soins. Plus de 40% des personnes ayant déposé un dossier ont déclaré avoir eu des problèmes pour avancer l’argent que ce soit pour une consultation ou d’autres frais médicaux. Ce pourcentage ne fait que confirmer que l’avance des frais constitue un obstacle à l’achat des soins et des traitements nécessaires. «La politique de prise en charge des maladies graves (ALD/ALC) au Maroc devrait prendre en considération la souffrance des malades et devrait se placer au-delà de la froideur des chiffres et de l’excès de zèle de certaines caisses de remboursement», indique un communiqué du collectif associatif du «Printemps du patient». Pour remédier à cette situation, le collectif associatif appelle à la mise en place de mécanismes qui permettront de soulager les patients des lourdeurs administratives et des sommes colossales à avancer en attendant un éventuel remboursement.
Le «Printemps du patient» qui aura lieu le 16 avril sera l’occasion de débattre de tous ces problèmes avec les professionnels de la santé, les organismes de remboursement, les institutionnels et les patients et de proposer des recommandations concrètes.

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