Société

Cadrage : Chers bébés…

La naissance d’un bébé est généralement un heureux événement. Mais cela peut tourner aussi au drame. Ne pensez à aucun coup tordu de quelque sage-femme mal inspirée ! Il pourrait être question d’autres tracas si le nouvel arrivant se met en tête de débarquer avant terme, celui que les spécialistes appellent un prématuré. Et en plus, parmi ces mignonnes créatures un peu pressées, il y a même des degrés selon les semaines qu’un bébé doit encore passer bien au chaud, logé, nourri chez et par maman avec qui il fait corps.
Car, dehors, des surprises attendent les prématurés. Et des pas agréables du tout. Pour un prématuré, il faut une couveuse selon des normes précises, installée dans une unité spéciale remplissant des conditions bien déterminées et surveillée, 24h/24 par des spécialistes hautement qualifiés pour parer à tout imprévu. Or, de tout cela, le Maroc en manque terriblement. Tenez-vous bien : à Casablanca, la mégapole de près de cinq millions d’âmes, on ne compte que 12 couveuses à l’hôpital public des enfants. Le reste ? Ce sont plusieurs prématurés qui attendent qu’une place soit vacante. Et justement, un prématuré n’attend pas sinon mort pourrait s’en suivre. Car, dès sa naissance, il doit bénéficier d’un transport médicalisé et de soins spécifiques. Les parents, mis devant le fait accompli, ont à faire des choix et ils sont tous douloureux. Le plus dramatique est de rester là, impuissants, à observer leur bébé passer l’arme à gauche. Le deuxième est celui de se saigner pour sauver ses jours et là, la solution la plus indiquée est de taper à la porte d’une clinique. Or, là aussi, revoilà d’autres problèmes. A Casa toujours, seulement quatre ou cinq cliniques « offrent » le séjour aux prématurés. Pas trop grand monde puisque les cliniques privées prévoient seulement deux couveuses chacune. Là aussi, la vigilance s’impose. Il faudra d’abord vérifier si réellement telle ou telle clinique dispose d’une couveuse non occupée pour éviter ce genre de mésaventures arrivées à une citoyenne de Casa écartelée entre ses douleurs et la nécessité de trouver, rapidement, une solution. Car, la dame, on lui a raconté des bobards.
Et puis venons-en aux autres aspects qui fâchent. Une couveuse dans une clinique privée, c’est plus cher qu’une nuit en hôtel cinq étoiles près des Champs Elysées ! un jour en couveuse coûte la bagatelle de 5.000 dirhams et le prématuré nécessite en plus jusqu’à 1.000 autres dirhams en médicaments. Calcul très terre-à-terre : une grande majorité de Marocains ne disposent d’aucune sorte de couverture, entre 5 et 7 naissances sur 100 donnent des prématurés… Un vrai drame. Surtout quand, comme c’est arrivé à une famille de Casa, le prématuré arrive accompagné d’un jumeau ou d’une jumelle.
Solutions ? Il doit y en avoir, mais il n’y en a pas et ce n’est pas pour demain. En attendant, visiblement longtemps, restent les prières. Patience bébés, y a pas le feu! Et dehors, c’est moche en plus…

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